Technip-France n’aurait pas respecté les termes du contrat, d’où le retard qu’accusent les travaux et un important préjudice financier pour Sonatrach. Le litige doit être réglé par l’arbitrage international.
Le projet de réhabilitation de la raffinerie d’Alger sera mené sans Technip, la société française d’ingénierie dont le contrat de réalisation, signé en 2010 pour plus de 800 millions de dollars, a été résilié par Sonatrach.
C’est le ministre de l’Energie, Salah Khebri, qui a annoncé hier dimanche que ce chantier, à l’arrêt depuis plusieurs mois, sera repris et achevé avec les sous-traitants. « Il y a des procédures en discussion au niveau de Sonatrach pour terminer le projet en dehors de Technip », a-t-il indiqué à la presse. Il n’a, cependant, pas précisé l’identité des sous traitants, ni quand les travaux de réhabilitation reprendront effectivement.
La société française avait déjà fait appel à un arbitrage international dans ce dossier mais, selon le ministre algérien, « Sonatrach avait précédé Technip et avait déjà déposé le dossier en arbitrage (international) ». « C’est un différend commercial qui doit se régler entre Sonatrach et Technip », a-t-il déclaré expliquant que le plus important « est que la raffinerie entre en production ».
Selon le ministre algérien de l’Energie, il n’y aura pas un nouvel appel d’offres pour la reprise des travaux car »les sous-traitants sont là » et »on va voir comment les reprendre et poursuivre le projet ».
Les raisons d’un divorce pas à l’amiable
Il semblerait que le contrat avec Technip ait été résilié après une visite sur le terrain, en juillet dernier, de Salah Khebri, qui avait alors constaté que les travaux de rénovation de la raffinerie étaient à l’arrêt.
Selon des sources à Sonatrach, 12eme compagnie pétrolière au monde, Technip n’aurait pas respecté les termes du contrat.
La compagnie pétrolière algérienne avait transmis le dossier à l’arbitrage international après avoir procédé à la résiliation du contrat, suite à plusieurs mises en demeure, indique de son côté El Watan, qui cite comme griefs le retard dans les travaux de réalisation, et un important préjudice financier pour Sonatrach. Le budget initial a été revu à la hausse et le délai initial, qui était de 36 mois, devrait passer à 52 mois.
Objectif : une capacité de traitement de 3,6 millions de tonnes
Sonatrach et la société Technip France avaient signé, le 1er décembre 2010 à Alger, un contrat de 963,7 millions de dollars en hors taxes (dont 25% en dinars) portant réhabilitation de la raffinerie d’Alger. Objectifs: augmenter sa capacité de production de 35% et adapter les installations pour la production de carburants aux normes internationales.
Mise en service en 1964, cette raffinerie a une capacité de traitement de pétrole brut actuellement de 2,7 millions de tonnes, et traite les GPL et carburants (butane, propane, essences, naphta, kérosène, gasoil et fuel) destinés à la région centre du pays dont une partie (naphta, fuel) est exportée. Elle a traité 2,8 millions de tonnes d’hydrocarbures en 2014 et emploie 717 personnes dont 59% en maîtrise. A l’issue de l’opération de réhabilitation, sa capacité de traitement devrait passer de 2,7 millions de tonnes à 3,6 millions de tonnes.