L’affaire Augusta, que des observateurs au fait du dossier de l’énergie qualifient d’arnaque au trésor public, remonte à la surface. En effet, les investigations menées au cours de l’enquêtent livrent de nouveaux éléments, selon les informations rapportés par nos confrères de Jeune Indépendant.
Les rebondissements dans ce dossier permettent à la justice algérienne de convoquer plusieurs ex-responsables de Sonatrach, finalement rattrapés par l’affaire scabreuse de la raffinerie italienne d’Augusta. Ces responsables entendus dans le prétoire du tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger, et risquent de passer de la barre des témoins au box des accusés. Indique-t-on.
Parmi ces ex-responsables convoqués par le magistrat instructeur figure, Abdelhamid Rais-Ali l’ex-vice-président du raffinage et ancien DG de la raffinerie d’Arzew, auquel l’on prête un rôle central dans l’achat de la raffinerie italienne en avril 2018. L’on ignore toutefois si l’ancien P-DG Abdelmoumen Ould Kaddour est visé par l’enquête.
Rappelons que suite à l’enquête diligentée par le Tribunal de Bir Mourad Rais, seul l’ex-vice-président du groupe Sonatrach, Ahmed Mazighi, et conseiller de Ould Kaddour a été placé en détention provisoire.
Suite au paraphe de l’accord de vente avec Esso Italiana, filiale italienne d’ExxonMobil, en mai 2018, Sonatrach a conclu la vente de la raffinerie d’Augusta le 1er décembre 2018. Une raffinerie dont l’existence remonte à 1949 et donc vielle de 70 ans. Sonatrach avait alors précisé à l’issue de l’achat que « le périmètre de cette transaction inclut la raffinerie d’Augusta, les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et Augusta, ainsi que les participations dans des pipelines reliant la raffinerie aux différents terminaux ».
C’est en mai 2018 que Sonatrach annonce le rachat de cette vieille raffinerie et ses terminaux pétroliers (siciliens) à Augusta, Palerme et Naples, et leurs systèmes d’oléoducs associés. Le transfert de propriété avait été effectif le 1er décembre 2018 et signé à Milan, la nouvelle entité étant désormais dénommée « Sonatrach Raffineria Italiana Srl ».
Les contours de la transaction jugée douteuse, notamment par d’ex-cadres de Sonatrach, demeurent opaques. Des experts ont par ailleurs estimé que la raffinerie Augusta a littéralement été fourguée à la partie algérienne, à l’issue d’un contrat qui a avantagé ExxonMobil.
L’acquisition bâclée de la raffinerie sicilienne Augustat avait alors surpris les experts algériens et étrangers. Afin de mettre fin aux critiques, Sonatrach a fini par pondre un communiqué annonçant que la raffinerie viendrait combler les déficits algériens en essences et en gasoil sur la période 2018-2022.
En fait, dans les termes de l’accord avec Esso Italiana, Sonatrach, dirigé alors par Ould Kadour, avait fait une large concession à l’américain Exxon Mobil, dernier propriétaire de la raffinerie, à savoir vendre à Exxon Mobil toue la production d’huiles lourdes et même celles produites à partir d’hydrocarbures provenant du Moyen Orient, dont l’Arabie Saoudite. De nombreuses zones d’ombres entourent encore l’achat de la raffinerie sicilienne d’Augusta laquelle s’avère être une grosse arnaque.