Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a reçu jeudi 6 février à Alger une délégation d’Enagás menée par Arturo Gonzalo Aizpiri. Les deux groupes ont discuté de leur future collaboration face à la demande croissante d’hydrogène vert en Europe.
L’enjeu est considérable puisque le marché européen de l’hydrogène vert devrait atteindre 45 milliards d’euros d’ici 2030, selon les estimations de la Commission européenne. Dans cette perspective, Enagás propose à Sonatrach d’intégrer ses consortiums existants, déjà actifs avec des partenaires espagnols, portugais et allemands.
Cette proposition s’appuie sur une collaboration éprouvée. Les deux groupes gèrent ensemble le gazoduc Medgaz, une infrastructure stratégique de 757 kilomètres reliant l’Algérie à l’Espagne. Détenu à 51% par Sonatrach, ce pipeline sous-marin transporte annuellement 8 milliards de mètres cubes de gaz. Les deux entreprises sont également partenaires au sein de Transportadora de Gas del Perú.
Pour concrétiser cette nouvelle ambition, les deux groupes ont défini un plan en trois axes. La production d’hydrogène vert en Algérie constitue le premier volet. Le deuxième comprend un programme de recherche et développement. Le troisième se concentre sur la formation du personnel aux technologies de l’hydrogène.
Cette stratégie répond aux objectifs européens de transition énergétique. En Espagne, Enagás pilote déjà la construction du réseau national de transport d’hydrogène vert, un projet de 6 milliards d’euros sur dix ans. Ce réseau reliera les principales zones industrielles du pays par une dizaine de corridors dédiés.
La collaboration Sonatrach-Enagás s’inscrit dans le plan européen de décarbonation. L’Union européenne vise une production de 2 millions de tonnes d’hydrogène vert et l’importation d’un volume équivalent d’ici 2030. Pour Sonatrach, cette alliance ouvre la voie à l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe en utilisant ses infrastructures gazières existantes.