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Soufiane Djilali (Jil Jadid) :  » S’il y’ aura pas de troubles, ça sera une désobéissance civile « 

Par Yazid Ferhat
juillet 29, 2017
Soufiane Djilali (Jil Jadid) :  » S’il y’ aura pas de troubles, ça sera une désobéissance civile « 

«  Si on continue à mentir aux Algériens, à voler leur souveraineté, même s’il y’ aura pas de troubles, ça sera une désobéissance civile. Ça a déjà commencé avec le boycott massif des élections ». 

 

A l’ombre de l’actualité politique brûlante du pays qui laisse pantois les analystes les plus chevronnés, Soufiane Djilali le président de Jil Jadid vient en lanceur d’alerte quant à l’avenir sombre qui se profile si « l’hémorragie n’est pas stoppée ». « L’Algérie vit une hémorragie, il faut suturer ses artères », a-t-il alerté ce samedi lors d’une conférence de presse organisée au siège du parti à Zéralda.

Pour Jil Jadid, le point d’amarrage de ces récents changements et ces velléités de changement annoncés par le nouveau premier ministre Tebboune sont à lier directement avec le boycott massif des élections législatives du 4 mai auquel son parti avait appelé. « Ce boycott est le premier pas de la dissidence citoyenne. 85% des Algériens sont en dehors du contrôle du régime », a indiqué Sofiane Djilali.

Pour le conférencier, une partie du pouvoir politique a pris conscience en date du 4mai de l’état de pourrissement avancé et du hiatus qui s’est creusé entre le peuple et l’Etat surtout suite au 4eme mandat.

D’ailleurs, il lie directement le départ des faiseurs du 4eme mandat avec ce redéploiement au sein du régime. « Saidani , Amar Ghoul , Grine , Bouchaouareb etc.. sont liés avec la clochardisation de l’Etat et du détournement de l’Algérie pour leur propres intérêts personnels », a-t-il lancé.

Jil Jadid pense être conforté dans sa thèse d’une vacance du pouvoir qui a rendu toute cette régression possible. « La souveraineté de l’Etat a été jetée en pâture à certains hommes d’affaires constitués en réseau, le contrat social en Algérie c’est devenu « Je prends ce que je veux et j’achète ton silence en te tendant des miettes  » ».

Cette fragilisation du système politique risque d’entrainer avec elle la chute de l’Etat algérien. «  Si on continue à mentir aux Algériens, à voler leur souveraineté, même s’il y’ aura pas de troubles, ça sera une désobéissance civile. Ça a déjà commencé avec le boycott massif des élections ». 

Radical sur la conduite à tenir que l’Etat devrait tenir quant au différend avec Haddad, Soufiane Djilali est catégorique « Tout ça devrait aller à la justice ».

Prêt à applaudir Tebboune si…

Réagissant sans doute à l’appel à la discussion lancé par Tebboune aux différents partis politique, Jil Jadid s’attend à ce que ce dernier aille de l’avant dans sa démarche naissante, lui qui dit vouloir assainir les règles du jeu et que justice soit faite à l’argent sale. 

« Tebboune dit qu’il va lutter contre l’argent sale donc de deux choses l’une, soit Tebboune applique ce qu’il a promis, nous débarrasse de ces corrompus et nous applaudirons, soit il se rétracte et prend le risque du chaos. »

Jil Jadid qui a boycotté les précédentes joutes électorales lie sa participation ou pas aux prochaines élections locales, d’une part au dialogue et d’autre part à l’application ou non de l’agenda Tebboune et à de vrais gages de bonne volonté avec le départ de tous ceux qui ont été liés avec la corruption. «  Un ministre en poste sous contrôle judiciaire et personne ne bouge, vous trouvez ça normal ? ». « Ouyahia a dit que les responsables ont les moteurs de leur avions allumés au cas où la situation dégénère. Je lui réponds en lui disant « comment ça se fait que Bouchouareb est ton protégé? Donc ton moteur à toi aussi est allumé? ».

Réagissant à la réunion de la tripartie qui aura lieu demain Soufiane Djilali répond sur un ton amusé : «  Ça sera une bipartite Tebboune/Patronat et non pas une tripartite, apparemment Sidi Said est un syndicaliste des patrons … Pourquoi la tripartite ne s’ouvre pas aux syndicats autonomes ?  »

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