"Sous l’ère Yousfi, l’esprit d’initiative a cessé d’exister au sein du secteur de l’énergie"-A. Attar sur RadioM (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

“Sous l’ère Yousfi, l’esprit d’initiative a cessé d’exister au sein du secteur de l’énergie”-A. Attar sur RadioM (audio-vidéo)

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L’un des aspects négatifs de l’ère Youcef Yousfi à la tête du département des l’énergie est incontestablement l’absence d’initiative chez les responsables de la Sonatrach et du secteur de l’énergie en général.

 

Mais pour Abdelmadjid Attar, invité du Direct de Radio M la webradio de Maghreb Emergent, c’est plus à Sonatrach qu’au ministère que les choses « n’ont pas tourné ». Et ce, dans la mesure où la compagnie nationale d’hydrocarbures, mère nourricière du pays, était restée paralysée par toutes les affaires de corruption qui la minaient. Au point de paralyser avec elle toutes les initiatives. « Les cadres de Sonatrach ont tout simplement tiré le frein à main et il y a très peu de responsables qui prenaient des initiatives comme autrefois notamment du temps de l’ancien ministre Chakib Khelil », a souligné l’ancien ministre des ressources en eau et ex PDG- de la Sonatrach. « Yousfi lui-même ne prenait pas d’initiative », note Abdelmadjid Attar. Il estime que M. Yousfi a essayé de redresser la barre pour relancer l’exploration en amendant la loi en vue de développer le partenariat. Car, Yousfi s’est rendu compte que ce qui restait à découvrir et à développer ainsi que les possibilités de développer les taux de récupération nécessitait des investissements extraordinaires », commente ainsi M. Attar. A cela s’ajoute des besoins internes de plus en plus grandissants que la rente pétrolière n’arrivait même plus à couvrir.  Les appels d’offres sont aussi à inscrire dans le registre des échecs de Yousfi, selon Attar. « Pourquoi ? Quand il a lancé ces appels d’offres, la situation mondiale était totalement changée (compétition, instabilités…) », souligne-t-il. L’invité de Radio M a en outre rappelé que Yousfi est arrivé en 2010 à la tête du département de l’Energie, dans un contexte marqué par les scandales qui ont entaché le secteur.

Yousfi n’a jamais souhaité agir sur les prix des carburants

Un contexte également marqué par une production de gaz et de pétrole et des réserves en baisse continuelle depuis 2008. Selon lui, les responsables du secteur et parmi eux Yousfi étaient dans une attitude de nonchalance lorsque  les prix du pétrole augmentaient continuellement depuis 2009 jusqu’au  milieu de 2014, année « durant laquelle les prix ont commencé à vaciller jusqu’à la rupture ». Pour M. Attar, Yousfi était, à son arrivée, conscient que les réserves étaient en danger, que la production pétrolière et gazière l’était tout autant. « Il a travaillé dans ce sens-là, c’est la raison pour laquelle il a proposé un amendement de la loi 2005 en vue de relancer l’exploration, notamment dans les gaz de schiste. La loi a en effet défini les hydrocarbures non conventionnels. Les responsables ont essayé mais les deux appels d’offres ont été un échec », analyse l’ancien P-DG de Sonatrach. M. Youcef Yousfi a-t-il échoué à faire baisser la consommation domestique de l’énergie qui évolue de 5 à 6% annuellement ? Abdelmadjid Attar se dit persuadé qu’on ne peut baisser la consommation algérienne ou la rationaliser, du moins la ralentir, qu’en agissant sur les prix des carburants. La révision des prix du carburant est une question politique sur laquelle Yousfi ne semble pas avoir de prise, observe-t-il. Durant le mandat de M. Yousfi, y a-t-il eu une demande pour la révision des prix au Conseil des ministres ? Répondant par la négative, Abdelmadjid Attar note : « Je ne le pense pas pour deux raisons d’ailleurs : je n’ai jamais lu ou entendu une déclaration de Yousfi sur cette question-là, et même lorsqu’il a été interpellé à maintes reprises, moi-même je lui ai posé la question pourquoi on n’augmente pas les prix des carburants il ne m’a pas répondu, ce qui voulait dire qu’il ne pouvait pas le faire ».

Extraits vidéo : http://bit.ly/1LHVSdX

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