Une cour d’appel néerlandaise a confirmé mardi que les Pays-Bas étaient pour partie responsables de la mort de quelque 300 Musulmans qui avaient été expulsés d’une base néerlandaise, dont les environs avaient été conquis par les troupes bosno-serbes, en 1995 dans le secteur de Srebrenica (est de la Bosnie).
L’arrêt de la Cour d’appel de La Haye confirme une décision rendue en 2014, à savoir que les soldats de maintien de la paix néerlandais auraient dû savoir que les Musulmans cherchant refuge dans leur base, dans la localité de Potocari, seraient assassinés par les troupes bosno-serbes si on les expulsait, ce qui a été le cas.
L’Etat est responsable de la perte subie par les proches des hommes qui ont été déportés par les Serbes de Bosnie depuis les bâtiments du Dutchbat de la base de Potocari dans l’après-midi du 13 juillet 1995″, a déclaré la juge Larissa Elwin.
La juge a estimé que les soldats néerlandais « auraient dû tenir compte de la possibilité que ces hommes seraient victimes de génocide ». « On peut affirmer avec suffisamment de certitude que si le Dutchbat avait permis à ces hommes de rester sur place, ils seraient restés en vie », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, l’enclave de Srebrenica était placée sous la protection de l’ONU quand elle a été prise par les forces serbes de Bosnie en juillet 1995. Les casques bleus néerlandais n’ont pas opposé de résistance aux forces serbes dirigée par Ratko Mladic qui ont massacré près de 8 000 hommes et garçons musulmans.