La fiabilité du taux de chômage annoncé aujourd’hui par l’Office national des statistiques (ONS), pour le mois d’avril dernier, est remise en cause par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Ce dernier ne croit pas au taux de 12,3% annoncé par l’institution publique.
Dans une déclaration à Maghreb Emergent, le coordinateur national du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Nawfel Chekaoui conteste les derniers chiffres sur le chômage. « Le vrai taux du chômage est largement supérieur au 12,3 % annoncé par l’ONS », a-t-il réagi. Pour lui, il est « impossible » d’avoir un taux de chômage inférieur à 20%. « Les pouvoirs publics ont toujours occulté les vrais chiffres sur le chômage. Avec une économie en crise, on ne peut pas avoir un taux moins de 20% », a-t-il dit. Son argument : « Nous avons des wilayas où l’offre d’emploi a disparu des radars ou presque. Je vous cite le cas de la wilaya d’Oum El Bouaghi où le secteur productif privé est quasiment inexistant et les entreprises et les administrations publiques ne recrutent plus. Cette wilaya vit un chômage de masse ». Et d’ajouter : « Les rares annonces disponibles dans les antennes de l’Agence nationale l’emploi (Anem), sont celles des entreprises publiques qui remplacent les départs en retraite. Des annonces qui offrent entre un et trois postes seulement ». Pour étayer ses propos, il avance un autre chiffre : « 5000 candidats ont pris part au dernier concours de recrutement de trois enseignants de l’éducation physique et sportive dans la même wilaya».
Des assises nationales sur le chômage
D’après son analyse, le cas d’Oum El Bouaghi est loin d’être isolé. « Nous avons beaucoup de wilayas en Algérie où personne ne crée de l’emploi ni l’Etat ni le privé. Les demandeurs d’emploi sont livrés à eux-mêmes », s’inquiète-il. « Il nous faut une révision de la politique nationale de l’investissement et de création d’emploi pour arriver à un équilibre régional », a-t-il recommandé.
Afin d’avoir des réponses appropriées au problème du chômage en Algérie, notre interlocuteur propose des assises nationales qui regrouperont toutes les parties concernées. « Nous avons adressée le 27 juillet dernier une demande d’audience au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour discuter de ce problème du chômage qui fait ravage notamment parmi les jeunes », a-t-il fait savoir avant d’appeler le gouvernement d’accélérer son programme d’attribution des terrains agricoles pour les jeunes chômeurs.