Nourredine Boukrouh a appelé à une résistance pacifique des citoyens alors que le risque de violences de rue revient en mémoire à l’approche du 05 octobre. Le CPP a passé en revue les options de la fin de règne désargentée de Bouteflika.
Le Café presse politique (CPP) ne s’est pas totalement remis de son numéro précédent dédié aux 20 ans du massacre de Bentalha, occasion appréciée par les auditeurs de RadioM, pour parler différemment de la relation des Algériens à la décennie noire et à son traumatisme. Mais ce n’est pas pour cette raison que son présentateur vedette Khaled Drareni était absent, appelé à modérer d’autres plateaux ailleurs au grand profit du rapprochement des peuples. C’est donc un format inédit du CPP qui a traité de la question clé de l’année politique qui s’ouvre ; « comment les Algériens peuvent-ils en finir avec le règne moribond de Bouteflika et comment l’opposition peut elle – ou pas- encore hâter ce scénario de la fin ? ». Premier biais à la question, il faudrait déjà que les Algériens souhaitent vraiment en finir. Pas certain pour tous les intervenants. En tous cas, pas avant que la panne annoncée du mécanisme de redistribution de la rente n’aura produit ses pires effets parmi les classes populaires (Mohamed Iouanoughen). Tout peut pourtant « se dégrader très vite » (Hassan Ouali), et la question qui se pose alors est celle de savoir si l’opposition politique est prête pour offrir une alternative de sortie dans l’après Bouteflika ?
La peur de retomber dans les dérives des années 90 ? Pour H’mida Layachi – néo invité au CPP – elle ne joue plus autant que cela chez la jeune génération. « Même les impasses du printemps arabes ne font plus vraiment peur aux jeunes lorsqu’il s’agit de leur avenir ». Attention, le potentiel de « violence nihiliste » est grand, prévient H’mida Layachi. Pour le moment ce désir de changer la ligne du destin, chez les jeunes, passe à nouveau par la harga. Reprise significative de la migration clandestine des Algériens cet été. Le CPP a exploré toutes les options sur la table qui redonneraient l’initiative aux citoyens : l’appel de Nourredine Boukrouh à la résistance pacifique, les efforts discrets pour relancer un processus de Zeralda pour éviter de subir une présidentielle sur mesure, les coups d’éclats des mouvements de protestations contre la poursuite indécente du 4e mandat (Barakat, Jil Jadid). Un CPP vraiment différent ou le pessimisme du tableau algérien ambiant est bien tempéré par l’enthousiasme du plateau pour croire que rien n’est écrit d’avance.