Younès Saadi a indiqué dans son étude que plus de 5 millions d’Algériens suivent le prédicateur égyptien Amr Khaled alors que les pages religieuses algériennes ne dépassent pas 10 000 followers pour les plus populaires d’entre elles.
Selon une étude faite par Interface Media sur l’influence des contenus religieux sur Faccebook, « l’Algérie est le pays musulman qui s’intéresse le plus aux questions religieuses, notamment islamiques, sur le réseau social Facebook ». Cette étude informe également que les Algériens s’intéressent plus que les Saoudiens aux pages religieuses saoudiennes et plus que les Egyptiens aux pages religieuses égyptiennes ».
« Il y a 21 millions d’Algériens sur Facebook et 29 millions de Saoudiens sur ce même réseau social. Mais, on constate que la page du Cheikh saoudien Mohamed Al Arifi est suivie par plus de 2 millions d’Algériens et seulement 1,3 millions de Saoudiens, soit 16,3% de ses fans sont des Algériens et 8% seulement des Saoudiens », explique Younes Sadi, auteur de cette étude en soulignant que les fans algériens du prédicateur égyptien Amr Khaled sont plus de 5 millions.
La faiblesse du contenu local
Younes Saadi explique le recours des facebookers algériens aux prédicateurs étrangers, notamment saoudiens et égyptiens, par la faiblesse du contenu local.
« Le contenu religieux local est quasi inexistant. Il n’y pas une seule page religieuse Facebook algérienne qui soit professionnelle, qui diffuse un contenu en permanence et qui soit suivie par un nombre important d’Algériens, y compris les pages de l’Association des Oulémas Musulmans Algériens, du Ministère des Affaires Religieuses, de la Chaine Coranique du Haut Conseil Islamique, etc. », affirme-t-il non sans préciser que les prédicateurs indépendants, notamment Cheikh Ferkous, Cheikh Chamsseddine, ne sont que timidement présents sur Facebook. ». Ceci dit, Younes Saadi a insisté sur le fait que d’autres paramètres qui poussent les Algériens à recourir aux contenus religieux étrangers, notamment la bureaucratisation excessive de la gestion du fait religieux, l’absence de prédicateurs connus et reconnus en Algérie et l’utilisation triviale des nouvelles technologies de la communication.
« Trois pages sur les 500 les plus suivies sont religieuses »
Younes Saadi a fait savoir que la raison qui l’a poussé à faire une étude sur l’influence des contenus religieux sur Facebook c’est une étude précédente sur les 500 pages les plus suivies en Algérie. Nous avons, début 2017, fait une étude sur les 500 pages Facebook algériennes les plus suivies en Algérie.
Nous avions constaté que sur les 500 pages en questions, il n’y avait que 3 qui diffusaient des contenus religieux. Nous nous sommes posés la question de savoir si les Algériens ne s’intéressaient pas aux questions religieuses, ce qui nous a menée à faire une étude sur l’influence des contenus religieux sur Facebbok, » a expliqué Younes Saadi.