Près d’un mois après la rentrée scolaire, les enseignants et professionnels de l’éducation font face à un sérieux problème de surcharge des classes. C’est ainsi que dans certains établissements, le nombre d’élèves dépasse 50 par classe, un problème qui touche de nombreux établissements à travers le pays, selon des syndicalistes contactés par Maghreb Emergent.
Cette situation, préjudiciable à la dispense des cours, a conduit certains enseignants pour exprimer leur mécontentement. C’est le cas, à titre d’exemple, des enseignants du collège « Grand Rocher », à Ain Benian, qui ont tenu mercredi leur 3e rassemblement pour faire entendre leur voix. Selon eux, plusieurs établissements enregistrent jusqu’à 53 élèves par classe. En protestant, ils entendent attirer l’attention des autorités, d’autant que le problème ne date pas de cette année. « Nous avons commencé par ces rassemblements cycliques de deux heures, mais nous discutons pour explorer d’autres moyens de protestation », a indiqué à Maghreb Emergent une enseignante ayant souhaité garder l’anonymat.
« Ce rassemblement n’est qu’un début, il n’est pas exclu que nous passions à la grève, voire à une grève générale, si les autorités ne nous écoutaient pas », a-t-elle ajouté. Pour les protestataires, seule la construction d’un nouveau collège est à même de résoudre définitivement le problème. Mais pour l’heure, les responsables de l’éducation peinent visiblement à trouver la parade pour répondre aux protestataires. « C’est le 3e rassemblement que nous organisons sans que l’académie vienne discuter avec nous. En tout cas, nous avons marre des promesses. Cette fois, notre démarche ne s’arrêtera pas avant de voir de nos propres yeux les travaux de construction d’un nouvel établissement ».
Cette situation suscite le désarroi des parents d’élèves. Selon nombre de parents d’élèves, la situation « est inacceptable », particulièrement après la « mauvaise idée » de la tutelle de transférer des élèves dans une annexe située « dans un endroit isolé et dangereux pour les adolescents scolarisés ». « Je ne suis pas rassurée de voir ma fille traverser une forêt plusieurs fois par jour pour arriver en classe et pour rentrer », se plaint une maman d’élève. « Le trajet vers cette annexe est dangereux pour nos enfants », s’alarme une autre.
Le problème de sécurité est également avancé par les enseignants. « Il y a un sérieux problème de sécurité. En plus de l’annexe qui se situe dans un endroit isolé, il n’y a que trois surveillants pour les deux établissements ! les adolescents se bagarrent entre eux et des conflits éclatent dans les toilettes des élèves en l’absence de surveillants qui peuvent gérer ça », soulignent-ils sans dissimuler leur inquiétude. C’est pourquoi ils réclament le renforcement des effectifs de surveillants. « Nous revendiquons le renforcement de l’équipe des surveillants dans les meilleurs délais, autant dans l’établissement principal ainsi que dans l’annexe et la désignation de deux surveillants généraux », réclament-ils.
Loin d’être un cas isolé, ce problème touche aussi d’autres établissements à travers le territoire national. Selon des cadres de syndicats de l’éducation, il existe des classes dans la wilaya de Djelfa qui comptent 79 élèves. Un problème visiblement accentué par la décision des autorités, sur instruction d’Abdelmadjid Tebboune, de réintégrer tous les élèves exclus. D’après ces sources, des réunions d’évaluation sont en cours dans les wilayas pour trouver les solutions adéquates à ce problème qui pèse lourdement sur la qualité de l’enseignement dispensé.