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Économie

« Tant que le commerce de pétrole et de gaz est concerné, Trump a été positif » (patron de Qatar Petroleum)

Par Yacine Temlali
février 7, 2017
« Tant que le commerce de pétrole et de gaz est concerné, Trump a été positif » (patron de Qatar Petroleum)

Pour Saad Al-Kaabi, les projets économiques auxquels participe son pays sur le territoire américain « ont survécu à sept ou huit présidents ». Ses déclarations succèdent à celles du ministre du Pétrole saoudien louant la politique favorables aux énergies fossiles de Donlad Trump. Pour l’universitaire algérien Mohamed Achir, les rapports économiques entre les Etats du Golfe et les Etats-Unis sont trop stratégiques « pour être menacés par un président ».

 

Quelques jours après les déclarations du ministre saoudien du Pétrole en faveur de la politique anti-écologique de Donald Trump, le président du géant pétrolier Qatar Petroleum (QP) a estimé à son tour que le président américain ne représentera pas une menace pour le marché énergétique.

Lundi, Saad Al-Kaabi, qui dirige l’une des compagnies d’Etat les plus influentes sur le marché pétrolier, a dit ne s’attendre à aucun changement majeur de politique, en ce qui concerne le pétrole et le gaz, aux Etats-Unis sous Donald Trump.

« Le président (Trump) est un homme d’affaires. A mes yeux, investir aux Etats-Unis est quelque chose qu’il souhaite », a-t-il estimé dans une déclaration apportée par Agence France Presse. « Tant que le commerce de pétrole et de gaz est concerné, il a été très positif (…) », a-t-il poursuivi.

« Les projets auxquels nous participons sont ceux dans lesquels nous sommes engagés depuis 25 ou 30 ans », a encore souligné Saad Al-Kaabi. « Ils ont survécu à sept ou huit présidents », a-t-il rappelé.

 

D’importants investissements qataris aux Etats-Unis

 

Le protectionnisme prôné par le nouveau président américain ne fait pas peur à Saad Al-Kaabi : tout comme pour l’Arabie saoudite, le Qatar a de gros intérêts communs avec les Etats-Unis. QP et la firme américaine ExxonMobil disposent de filiales communes dont Rasgas Company, spécialisée dans le GNL, détenue à 30% par la partie américaine. De plus, l’ancien P-DG d’ExxonMobil a été nommé, depuis peu secrétaire d’Etat aux affaires étrangères des Etats-Unis.

Par ailleurs, le Qatar a déjà investi aux Etats-Unis, à travers son fonds souverain, près de 7 milliards de dollars dans les domaines de l’industrie cinématographique et de la mode. Il a également fait part de son intention d’investir 35 milliards de dollars dans ce pays d’ici à 2020.

 

L’Arabie Saoudite est aussi satisfaite du programme énergétique de Trump

 

Mercredi dernier, le ministre saoudien du Pétrole, Khaled El-Faleh s’est montré enthousiaste quant à la politique énergétique défendue par Donald Trump, qui accorde la priorité aux énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables. Il a même parlé de la possibilité d’augmentation des investissements saoudiens dans le secteur de l’énergie aux Etats-Unis.

Pour rappel La plus grande raffinerie de pétrole des Etats-Unis d’Amérique, la raffinerie de Motiva, à Port Arthur, au Texas, est détenue à 50% par la compagnie saoudienne Saudi Refining INC. Les autres 50% étant détenus par le groupe Shell.

 

« Les pays du Golfe sont satisfaits de la fermeté de Trump contre l’Iran »

 

Si les autres pays du Golfe ne se sont pas encore exprimés au sujet des perspectives de partenariats avec les Etats-Unis, il n’est pas à écarter qu’ils abondent dans le même sens que le Qatar et l’Arabie saoudite, tous ces Etats étant réunis dans le cadre du Conseil de coopération du Golfe, dirigé de fait par l’Arabie saoudite.

Interrogé par Maghreb Emergent au sujet de l’attitude des pays du Golfe vis-à-vis de l’administration Trump, Mohamed Achir, professeur d’économie à l’Université de Tizi Ouzou, estime qu’entre les pays du Golfe et les Etats-Unis, les intérêts « sont trop importants pour être menacés par un président ». Selon lui, la Maison-Blanche n’a jamais été le vrai centre de décision lorsqu’il s’agit d’intérêts économiques.

Toutefois, les investissements communs liant les Etats-Unis aux pays du Golfe n’expliquent pas tout. L’enthousiasme de l’Arabie saoudite et du Qatar est également motivé par la position dure adoptée par le président américain à l’égard de l’Iran, ajoute cet économiste : l’affaiblissement de leur voisin oriental arrange les intérêts des monarchies du Golfe, sur le plan politique mais surtout sur le plan économique. Car au final, insiste Mohamed Achir, « ce sont les questions économiques qui représentent la réelle priorité des Etats ».

 

 

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