Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé sur la récente visite à Alger de Nicolas Lerner, patron de la DGSE française, dans un entretien accordé au journal français L’Opinion. Cette rencontre, tenue le 13 janvier 2025, intervient dans un climat de tensions persistantes entre la France et l’Algérie.
Selon Tebboune, Nicolas Lerner a sollicité cette entrevue, ce que l’Algérie a accepté en raison de la confiance qu’elle lui accordait lorsqu’il dirigeait la DGSI. Toutefois, cette visite s’est déroulée dans un contexte marqué par l’affaire d’« Abou Rayan » de son vrai nom, Aïssaoui Mohamed Amine , un repenti algérien qui aurait été approché par les services français pour des opérations présumées contre l’Algérie ou le Niger.
En effet, le mois de décembre 2024, un documentaire repris par des médias algériens avait relaté l’histoire d’un repenti algérien, qui aurait été approché par la DGSE française pour collecter des informations sur des extrémistes afin de « déstabiliser l’Algérie ».
Une affaire « épiphénomène »
Le chef de l’État a minimisé l’importance de cette affaire, la qualifiant d’« épiphénomène » qui ne saurait être un motif de contentieux entre les deux nations. Il a cependant confirmé que cet individu, repenti, avait alerté Alger sur les tentatives de recrutement menées par un agent de la DGSE à l’ambassade de France à Alger.
Tebboune a également dénoncé la méthode employée par la France, estimant qu’elle aurait dû informer l’Algérie d’une telle opération. « Nous avons été vigilants, tout comme la France l’est sur son territoire », a-t-il affirmé.
Enfin, le président de la République a pointé la dégradation des relations entre les services de renseignement des deux pays. Il a précisé que si la coopération avec la DGSI, désormais sous la tutelle du ministère français de l’Intérieur, était inexistante en raison de déclarations jugées hostiles, celle avec la DGSE, rattachée au ministère des Armées, se maintenait grâce à une approche plus distante et pragmatique.