Dans un entretien accordé au journal L’Opinion, publié ce dimanche 2 février, le président Abdelmadjid Tebboune expose sa vision ambitieuse pour la transformation économique de l’Algérie. “Si Dieu le permet, peut-être dans deux ans maximum, l’Algérie sera un pays émergent du niveau des pays du Sud de l’Europe avec un PIB de plus de 400 milliards de dollars”, affirme-t-il, fixant l’échéance à 2026.
Le plan de développement s’articule autour de trois axes majeurs. Le premier concerne les infrastructures et l’industrie. Dans le domaine du logement, Tebboune précise : “Début 2027 tout au plus, nous aurons achevé la construction de notre programme de 3,5 millions de logements – deux millions sont déjà livrés”. Il souligne également la volonté d’autonomie industrielle : “Notre objectif est de fabriquer le maximum de produits sur place » et « nous aurons réduit l’importation de matières premières pour nos usines.”
Le deuxième axe porte sur l’exploitation des ressources naturelles. “Nous allons parmi les plus grands pays exportateurs de phosphates et dérivés”, déclare le président. Et d’ajouter : “Nous allons aussi développer l’énergie solaire et la production d’hydrogène vert, une nouvelle ressource qui renforcera l’attractivité industrielle de l’Algérie. Cela nous permettra aussi d’augmenter notre capacité à fournir de l’énergie à l’Europe.”
Concernant les partenariats internationaux, troisième volet du plan, Tebboune met en avant les succès agricoles. “Notre agriculture génère, selon la FAO, 37 milliards de dollars par an. On exporte des produits maraîchers en Tunisie, en Mauritanie et au Moyen-Orient”, souligne-t-il. Sur la question de l’accord d’association avec l’Union européenne, en vigueur depuis 2005, le chef de l’État affirme sans ambiguïté : “Il faut réviser l’accord pour que nos produits agricoles et notre acier accèdent au marché européen dans des conditions préférentielles.”
La relation privilégiée avec l’Italie est particulièrement mise en avant. “Nous avons d’excellentes relations avec la droite radicale italienne, d’autant que nous n’avons aucun contentieux, ni mémoriel, ni autre”, précise Tebboune. Il salue notamment la Première ministre italienne : “La présidente du Conseil est très sympathique, connaît ses dossiers et défend son pays, toutes griffes dehors. Elle a créé le fonds Mattei pour l’Afrique dont nous sommes le principal contributeur sur le continent.”
Le président évoque également les réformes internes : “Ce second mandat est celui du parachèvement des grands chantiers lancés depuis 2020. […] Nous allons trouver un consensus pour réformer la loi sur les partis, le système électoral, les codes régissant les communes et les wilayas. Nous allons aussi renforcer l’économie de ces régions en créant une banque des collectivités locales.”
Y.K