Le développement et la croissance des pays africains sont confrontés à de multiples défis, notamment le changement climatique, les conflits mondiaux et internes, et la pauvreté. Malgré ces obstacles, le continent voit plus loin. À travers l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf), le continent semble envisager un avenir plus clair. Un avenir optimiste commence à se dessiner, et les chiffres le démontrent.
Reconnu comme la menace la plus importante pesant sur le continent dans le dernier rapport de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) sur le commerce africain 2023, intitulé « Implications climatiques de la mise en œuvre de la ZLECAf », le changement climatique a déjà un impact sur les économies africaines et autres économies en développement. Le rapport affirme que « les catastrophes climatiques ont déjà érodé des proportions importantes de l’économie africaine et 77% du commerce africain ».
Le rapport estime une contraction importante des échanges sur le continent en raison des crises mondiales (climat, guerre russo-ukrainienne et la guerre d’Israël à Gaza). « Le commerce des marchandises a diminué de 6,3% en 2023 après avoir enregistré une expansion impressionnante de 15,9% en 2022 ». Ce taux est le résultat de la baisse des prix du pétrole brut induite par la crise.
En dépit de ce contexte, le rapport de l’Afreximbank, rendu public aux Bahamas en marge de ses 31e assemblées annuelles, indique que le commerce intra-africain est resté résilient et constitue une lueur d’espoir pour le développement durable de l’Afrique. Les échanges intra-africains, principalement dans le cadre de la ZLECAf, ont augmenté de 7,2 % sur un an, pour atteindre 192 milliards de dollars, représentant 15 % du commerce africain total en 2023, contre 13,6 % en 2022.
« Cette résilience témoigne des efforts continus visant à mettre en œuvre la ZLECAf, soutenus par des initiatives favorables telles que la Foire commerciale intra-africaine d’Afreximbank (IATF), le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) et l’Initiative Intra-Champ », précise le rapport.
La Zlecaf booste les échanges intra-africains !
Basé sur les données du Fonds Monétaire International (FMI), le rapport de l’Afreximbank sur le commerce en Afrique a listé le volume des importations en provenance du continent. Pour la sous-région de l’Afrique du Nord, la Tunisie a importé depuis le continent pour une valeur de 2,4 milliards USD en 2023, suivie par l’Algérie avec 1,94 milliard USD, le Maroc avec 1,82 milliard USD, l’Égypte avec 1,63 milliard USD, et la Libye et la Mauritanie avec 0,53 milliard USD chacune.
En ce qui concerne les exportations, l’Égypte est le premier exportateur de la sous-région Afrique du Nord avec une valeur de 6,61 milliards USD, suivie par le Maroc avec 3,78 milliards USD, l’Algérie avec 2,69 milliards USD, la Tunisie avec 1,99 milliard USD, la Libye avec 0,05 milliard USD, et la Mauritanie avec 0,44 milliard USD.
Le rapport souligne que les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la ZLECAf depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2021 « ont été une réussite clé dans les efforts visant à stimuler le commerce intra-africain en 2023 ». Il note en outre que l’accord commercial « est basé sur des listes tarifaires et des concessions réciproques et juridiquement applicables, avec des règles d’origine convenues et les documents douaniers. Des négociations complexes et prolongées sur les règles d’origine ont retardé des échanges commerciaux significatifs dans le cadre de la ZLECAf. Néanmoins, des progrès significatifs ont été réalisés en 2023 ».
Enfin, le rapport de l’Afreximbank avance une analyse de 40 produits présentant le potentiel d’exportation intra-africain le plus élevé, sélectionnés sur la base de la compétitivité internationale. Il indique différents degrés de potentiel d’exportation à travers le continent. « L’Afrique australe apparaît comme la sous-région ayant le potentiel d’exportation le plus important, estimé à 33 milliards de dollars américains, suivie de près par l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest, chacune bénéficiant d’un potentiel d’exportation de 12 milliards de dollars américains. L’Afrique du Nord affiche un potentiel d’exportation d’environ 8,1 milliards de dollars américains, tandis que le potentiel d’exportation de l’Afrique centrale est d’environ 4,3 milliards de dollars américains ».