Le 20 août 2024, jour de commémoration du Congrès historique de la Soummam, a été marqué par des tensions significatives à Ifri, lieu emblématique où s’est tenu cet événement crucial de la révolution algérienne en 1956.
Selon Mohcine Belabbes, ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), de nombreux citoyens venus rendre hommage aux héros de la Révolution ont été confrontés à un important dispositif de sécurité les empêchant d’accéder au site historique.
« Des hommes, des femmes, et des jeunes, venus en nombre pour honorer la mémoire des héros de la Révolution, ont été stoppés net, contraints de rester à l’écart d’un lieu chargé d’histoire », a déclaré Belabbes.
Des arrestations ont été signalées, notamment celle d’Atmane Mazouz, actuel président du RCD. Cette situation a suscité de vives réactions, Belabbesqualifiant ces actions de « atteinte grave au devoir de mémoire » et de « tentative de limiter l’expression populaire en une période électorale hautement sensible ».
Le site d’Ifri revêt une importance particulière dans l’histoire algérienne. Belabbes rappelle que c’est là que « le Congrès de la Soummam a unifié les rangs des révolutionnaires, doté la révolution d’une organisation, et posé les jalons de l’État algérien moderne ».
L’ancien président du RCD a vivement critiqué ce qu’il perçoit comme une volonté des autorités de « détourner l’attention des citoyens de leur passé glorieux pour mieux contrôler le présent et l’avenir, en étouffant toute forme de mobilisation populaire ».
Face à cette situation, Belabbes appelle à « un respect inconditionnel des lieux de mémoire et des droits des citoyens à honorer leur histoire ». Il insiste sur le fait que « le site du Congrès de la Soummam, symbole de la lutte pour l’indépendance, doit rester un sanctuaire de la mémoire et de la démocratie ».