L’état d’urgence a été prolongé de deux mois par les autorités tunisiennes. Il avait été réinstauré dans tous le pays après l’attentat qui avait visé au mois de novembre un bus de la garde présidentielle.
Les autorités tunisienne s ont annoncé hier mardi 22 décembre avoir décidé de proroger pour deux autres mois de l’état d’urgence, soit jusqu’au 21 février 2016. Le dispositif avait été réinstauré dans tout le pays après l’attentat-suicide perpétré le 24 novembre contre un bus de la sécurité présidentielle, et qui avait tué 12 personnes. La mesure devait expirer ce mercredi, soit trente jours après son entrée en vigueur. L’attaque du 24 novembre avait été revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI). Le gouvernement tunisien avait également décrété un couvre-feu sur le Grand Tunis, mais cette mesure a été levée il y a une dizaine de jours. Depuis cet attentat, les forces de l’ordre ont multiplié les perquisitions et les arrestations.
Déjà, trois ans d’état d’urgence
La Tunisie, qui a suscité l’admiration de la communauté internationale pour son modèle de transition politique après l’ère Benali, traverse cependant une période difficile avec l’installation dans le pays de groupes terroristes affiliés à l’EI (Daech). L’essor de la mouvance djihadiste a commencé en 2011 dès la fin du régime de Benali, réfugié en Arabie Saoudite. Selon des chiffres officiels, la Tunisie compte près de 6.000 ressortissants dans les rangs des organisations terroristes en Syrie, en Irak et en Libye. Outre l’assassinat de deux militants de la gauche, Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd, la Tunisie a été soufflée par deux autres attentats revendiqués par Daech en 2015 : celui du Musée du Bardo en mars (22 morts) et de l’hôtel de Sousse fin juin (38 morts). Les autorités locales avaient une première fois réinstauré l’état d’urgence début juillet, avant de le lever trois mois plus tard. Enfin, les Tunisiens avaient déjà vécu plus de trois ans sous état d’urgence, du 14 janvier 2011, quelques heures avant la fuite de Ben Ali, à mars 2014.