L’Algérie a décidé de maintenir ses frontières terrestres fermées avec le voisin tunisien, malgré la baisse des cas de contaminations à la Coviod-19 et la réouverture de l’espace aérien. Une situation qui n’arrange pas les autorités tunisiennes mais qui semble, par contre, favorable à l’économie algérienne.
En effet, le ministère du Tourisme algérien n’est pas resté les bras croisés, face à ce blocage des touristes algériens qui ont pris l’habitude de passer leurs vacances en Tunisie. Les autorités ont préparé le terrain et le climat approprié pour réorienter la destination préférée des Algériens (la Tunisie), vers le produit local.
Ainsi, des décisions ont été prises pour l’ouverture des établissements et résidences pédagogiques, ainsi que les centres de formation et autres établissements de jeunes, pour accueillir les touristes, notamment de jeune âge, qui veulent se détendre et passer des vacances dans leur pays.
Ceci, parallèlement à l’adoption de la formule de la « location chez l’habitant », qui permet aux familles de louer des chambres ou des logements chez les citoyens, selon certaines conditions et mécanismes juridiques qui protègent les droits des deux parties.
A partir de la vision des pouvoirs publics, qui vise à diversifier l’économie nationale et de faire de 2022 « une année économique par excellence », les décideurs du secteur du tourisme semblent vouloir bien profiter des investissements réalisés dans ce segment. Les chiffres parlent de la réalisation de plusieurs Infrastructures hôtelières, dont 46 établissements qui ont été lancés au niveau des zones côtières, en plus de près de 900 autres d’une capacité de 300 000 lits pour l’année en cours.
Des allocations touristiques qui restent dans les caisses des banques
Par ailleurs, le grand profit de ce prolongement de la fermeture des frontières terrestres avec la Tunisie, se trouve dans la caisse publique.
En effet, cette fermeture a profité au trésor public, notamment en ce qui concerne les réserves de changes. En veillant à ce que les allocations touristiques ne soient pas versées au profit de près de trois millions de touristes algériens, qui se rendaient presque chaque année en Tunisie pour passer leurs vacances, tout cet argent reste dans les caisses.
Sachant que l’allocation touristique est fixée à environ 85 euros par personne, selon le taux de change officiel à la banque d’Algérie, on peut facilement calculer le grand montant pour près de trois millions de touristes sortants. Ceci, sans parler des montants des devises achetées sur le marché parallèle, qui dépassent largement la petite somme de l’allocation touristique officielle.
En maintenant la grande destination du tourisme algérien bloquée, les autorités veulent profiter autant que le tourisme tunisien des poches des Algériens. Les deux années de la grande pandémie ont démontré que la destination algérienne pouvait remplacer, avec ses moyens du bord, les voyages à l’étranger.
Cependant, les représentants du tourisme tunisien, n’ont pas cessé leurs appels à la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays. Des manifestations pacifiques ont même eu lieu dans la ville du sud ouest de la Tunisie, à Nafta dans le département de Tozeur, pour protester contre cette fermeture. Du côté des autorités tunisiennes, des vols charters ont été intensifier pour renforcer la ligne aérienne entre Alger et Tunis et avec, le flux des touristes algériens.