« Actuellement, 120 agents de contrôle sont déployés sur la ligne du tramway Ruisseau-Dergana (23 kms). Ils travaillent selon le système de relève par équipes, mais la fraude persiste toujours. Des usagers de toutes catégories se donnent le droit d’emprunter le tramway sans payer leurs tickets ».
L’entreprise du métro d’Alger (EMA) estime les pertes financières générées par le resquillage au tramway d’Alger à 240 millions de DA annuellement, indique son directeur d’exploitation, Ali Leulmi, dans un entretien à l’APS.
« Actuellement, 120 agents de contrôle sont déployés sur la ligne du tramway Ruisseau-Dergana (23 kms). Ils travaillent selon le système de relève par équipes, mais la fraude persiste toujours. Des usagers de toutes catégories se donnent le droit d’emprunter le tramway sans payer leurs tickets », déplore-t-il.
Selon lui, ces pertes correspondent à près de 40% du montant annuel des recettes du tramway d’Alger, tandis que pour le tramway d’Oran, ces pertes correspondent à 6% des recettes de ce dernier contre 3% pour celui de Constantine.
Outre le personnel de contrôle mobilisé, le même responsable fait savoir qu’en dépit du déploiement de moyens matériels importants pour lutter contre cette fraude à Alger, la mission reste toujours « difficile » et « complexe » contrairement au métro où la fraude est quasi-inexistante en raison de dispositifs matériels stricts à l’accès et du déploiement permanent d’agents de police.
Pour juguler ces actes malveillants alors que le taux de fréquentation du tramway algérois devient de plus en plus intense, l’EMA prévoit des mesures face aux fraudeurs.
Il est ainsi envisagé, entre autres, le placement de clôtures au niveau des accès aux stations du tramway, notamment celles à grande influence, avec un agent de contrôle aux points d’accès clôturés, et ce, à l’instar du tramway de Casablanca et d’Istanbul où les taux de fraude sont très bas grâce à ce système, assure-t-il.
Endommagement des rames par l’incivisme des automobilistes
La facture de réhabilitation des rames endommagées en raison de l’incivisme des automobilistes coûte également cher à cette entreprise, relève M. Leulmi qui cite les cas d’accidents au niveau des croisements et des carrefours ainsi que les stationnements anarchiques sur les plateformes des tramways d’Alger ainsi que ceux de Constantine et d’Oran.
« Durant les premières années de mise en service des tramways, les accidents étaient très fréquents. Actuellement, la situation est maîtrisable mais la moyenne hebdomadaire des accidents reste toujours significative », observe-t-il.
A ce propos, il fait savoir que le tramway d’Oran est celui qui enregistre le plus grand nombre d’accidents depuis sa mise en service en 2013 à raison de cinq (5) accidents par semaine.
Quant au tramway d’Alger, le nombre d’accidents a reculé en passant de six (6) accidents par semaine en 2011 à une moyenne de deux (2) accidents hebdomadaires depuis 2015.
La carte magnétique sans contact à partir de mai 2017
Après les titres de voyage interopérables mis en place depuis octobre dernier permettant aux voyageurs d’utiliser à la fois le métro et le tramway avec un seul ticket de guichet, l’EMA s’apprête à lancer un nouveau produit dès le 2 mai prochain, avance M. Leulmi.
Il s’agit d’une carte magnétique interopérable sans contact (lisible par le lecteur de carte magnétique du métro et du tramway) qui pourra être délivrée sous forme d’abonnements hebdomadaires, mensuels, trimestriels semestriels et même annuels, et valable pour les deux modes de transports.
S’agissant de l’évaluation du trafic passagers, il indique que 16,6 millions de voyageurs ont été transportés par le tramway d’Alger en 2016, (+15% par rapport à 2015) et 30 millions de voyageurs par le métro d’Alger, et près de 10,7 millions par le tramway d’Oran et sept (7) millions par celui de Constantine.