La compagnie aérienne Air Algérie va ouvrir de nouvelles dessertes vers l’Afrique dont essentiellement l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Ethiopie, Djibouti, et le Tchad, a annoncé lundi à Alger le ministre des Transports, Amar Ghoul.
S’exprimant lors de la 46ème assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRA) qui se tient du 10 au 11 novembre à Alger, le ministre a souligné qu’Air Algérie allait « tirer profit de la croissance économique du continent africain en ouvrant de nouvelles lignes vers l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, Djibouti, le Nigeria et le Tchad ».
A ce propos, il a indiqué que le chiffre global du transport aérien mondial est de 3 milliards de voyageurs par an dont 144 millions au Moyen-Orient et 70 millions en Afrique, « ce qui offre une marge de progression à Air Algérie ».
Le ministre a ajouté que la part de l’Afrique dans le transport aérien mondial est de 2,3% et qu’il y a des opportunités commerciales à saisir dans le continent.
Par ailleurs, il a annoncé la construction de cinq nouvelles tours de contrôle et la réalisation d’un centre de contrôle d’aviation à Tamanrasset qui servira aux autres utilisateurs de pays africains.
L’Algérie, a-t-il renchéri, est en cours d’aménagement de 20 aéroports de classe internationale comme elle a consenti davantage d’investissements dans de nombreux projets pour que les aéroports soient réhabilités et équipés par de nouveaux systèmes de sécurité puis gérés selon des règles rigoureuses de management.
En outre, il a avancé que l’entrée en service de nouvelles compagnies aériennes, la modernisation d’aéroports et l’achat de nouveaux avions par Air Algérie permettraient d’augmenter la capacité du transport aérien à 20 millions de passagers dès 2019 contre 6 millions actuellement.
De son côté, le P-dg d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, a indiqué que la compagnie qu’il dirige se redéploye pour l’Afrique et envisage de le faire pour les Etats-Unis et l’Asie, tout en rappelant l’ouverture, en 2014, des lignes vers Vienne et Lisbonne.
M. Boultif espère, aussi, faciliter le trafic de transit en développant un hub à l’aéroport international Houari Boumediène avec 10 millions de passagers avec le label ISO 9001 et grâce à un programme de sûreté conforme aux prescriptions internationales.
Faible connectivité intra-africaine
Axant son intervention sur le transport aérien en Afrique, le vice-président de l’organisation internationale de transport aérien pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Hocine Debasse, a souligné que l’aviation jouait un rôle vital en Afrique mais que la connectivité intra-africaine demeurait faible.
Selon lui, l’Afrique est un grand marché potentiel avec une croissance économique de 6% et un revenu par habitant qui a augmenté de 11% lors de la dernière décennie, ouvrant de nouvelles perspectives au transport aérien.
De son côté, le secrétaire général de l’AFRA, Elijah Chingosho, a émis le souhait de concrétiser la libéralisation du ciel africain en 2015 et que certains pays du continent vont réunir les conditions pour cet objectif.
Tout en soutenant que les normes de sécurité sont indispensables, il a déploré, cependant, que l’Union européenne évalue négativement les compagnes africaines, se traduisant par un « découragement des clients ». La session de la 46ème session de l’association des compagnies aériennes africaines poursuivra ses travaux mardi à huis-clos.