Des étudiants subsahariens se sont rassemblés, dimanche après-midi, devant le Théâtre Municipal à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis pour dénoncer les agressions dont ils font l’objet en Tunisie.
Ils étaient des dizaines de manifestants à participer au rassemblement et à scander des slogans dénonçant la violence et le racisme et appelant la Tunisie à les protéger.
Cette manifestation intervient en réaction à l’agression samedi de trois étudiants congolais (deux jeunes filles et un garçon). Les deux jeunes filles ont été blessées dans une attaque au couteau dans le centre-ville à Place de la République (plus connue sous le nom Le Passage). Elles ont été admises à l’hôpital Charles Nicole à Tunis. Leur compatriote qui est intervenu pour les défendre a été blessé, lui, au bras.
Selon des médias et des sites électroniques, l’agresseur serait un jeune tunisien rapatrié de la France. Il aurait commis des actes racistes envers les Noirs africains résidant dans l’Hexagone. Une source sécuritaire a affirmé à l’agence TAP que l’agresseur a été arrêté et placé en garde à vue depuis hier. L’enquête est en cours.
Le secrétaire général de l’Association des étudiants africains étrangers en Tunisie a déclaré que cette manifestation pacifique vise à dénoncer une situation dont souffrent les étudiants africains depuis des années.
“On a longtemps porté plainte dans les postes de police contre des cas récurrents de discrimination et de violence subies sans jamais avoir de réponse”, s’est-il indigné. “Il y a eu même des cas de décès, a-t-il affirmé.
« Nous avons décidé aujourd’hui à travers ce rassemblement de raconter aux médias ce que les étudiants africains subissent et demander au gouvernement d’assurer notre protection et de garantir nos droits. Si notre sécurité n’est pas garantie, nous serons obligés de rentrer chez nous », a-t-il prévenu.
Par ailleurs, le ministre des Relations avec les Instances constitutionnelles, la Société civile et les Droits de l’Homme Mehdi Ben Gharbia, s’est rendu, dimanche soir, à l’hôpital Charles-Nicolle au chevet des étudiants congolais agressés à Tunis.
« Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’un acte criminel » a indiqué le ministre ajoutant, toutefois, que l’agresseur semblait souffrir de troubles psychologiques.