L’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani a été condamnée à un an de prison pour « diffusion de fausses nouvelles », a déclaré samedi 6 juillet sa famille.
Sonia Dahmani est poursuivie en vertu du décret-loi 54, signé par le président Kais Saied en 2022, qui interdit la « diffusion de fausses nouvelles », une accusassion largement critiquée par les défenseurs des droits humains qui ne cessent de rappeler que l’avocate est une détenue d’opinion.
Il est à rappeler que Sonia Dahmani est sous le coup d’un mandat de dépôt émis à son encontre par le juge d’instruction auprès du Tribunal de première instance de Tunis, après son arrestation musclée pendant un direct de France 24, à la Maison de l’avocat à Tunis, le 11 mai, et ce, sur fond de ses déclarations sur l’affaire des migrants irréguliers subsahariens en Tunisie.
Dans un communiqué commun le 30 mai, Amnesty International et Human Rights Watch avaient déploré l’intensification de « la répression de la liberté d’expression » en Tunisie, en voie « d’anéantir les derniers gains de la Révolution de 2011 ».
Le président tunisien s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021 à la faveur d’un coup de force institutionnel, qualifié de « coup d’Etat » par ses opposants.
Même s’il n’a pas encore annoncé sa candidature pour la présidentielle du 6 octobre prochain, le chef de l’Etat multiplie les arrestations et les poursuites judiciaires contre les leaders des partis politiques d’opposition.