Depuis le lancement de la compagne de lutte anti-corruption en septembre 2016 jusqu’au mois de juin 2017, il a été procédé à la saisie de marchandises de contrebande pour une valeur de près de mille millions de dinars.
La guerre menée par le gouvernement contre la corruption est une guerre ouverte dès lors que la corruption en Tunisie menace désormais l’Etat et constitue un danger pour la démocratie, a affirmé, jeudi, le chef du gouvernement Youssef Chahed lors d’une séance de dialogue tenue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le gouvernement, a-t-il assuré, a assumé ses responsabilités dans la lutte anti-corruption et pris des mesures d’exception conformément à une loi d’exception dans l’intérêt de la Tunisie. « Nous étions convaincus que la guerre contre la corruption comme la guerre contre le terrorisme exige des mesures d’exception », a-t-il argumenté.
La propagation de la corruption a des incidences préjudiciables sur la confiance des citoyens dans l’Etat et ses institutions, a averti Youssef Chahed, affirmant que la loi sera appliquée à toutes les personnes impliquées dans la corruption « sans exception ni distinction ».
« Accuser le gouvernement d’être sélectif dans sa politique de lutte contre la corruption est faux et archi-faux », s’est défendu Youssef Chahed. Selon lui, ceux qui ont proféré ces accusations s’évertuent en fait à défendre les corrompus.
Il a nié que la lutte anti-corruption soit menée à des fins de règlement de comptes politiques avec des adversaires politiques. « Depuis quand des contrebandiers qui ont commis des crimes contre l’économie nationale et amassé des richesses par voie de pillage et de corruption sont considérés comme adversaires politiques », s’est-il indigné.
Youssef Chahed a relevé, à cet égard, que les mesures arrêtées ont permis de démanteler tout un réseau criminel grâce aux efforts menés par les institutions de l’Etat pour imposer le respect de la loi en tant qu’attribut majeur d’un Etat juste.
« Un crime contre le pays »
Il a été ainsi procédé, a-t-il rappelé, à la saisie de marchandises de contrebande estimées à des centaines de millions de dinars et de devises du même montant auprès des personnes arrêtées qui sont impliquées dans des crimes douaniers, bancaires, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. « Ces personnes ont commis des crimes contre le pays et contre la communauté nationale. Nous traitons la question sur cette base et rien d’autre », a-t-il dit.
« Ceux qui se cachent derrière des arguments politiques pour défendre la corruption doivent savoir que cela ne passera pas », a prévenu Youssef Chahed. « Car la démocratie qui tolère de tels acteurs politiques et leur accorde l’immunité est en fait une démocratie qui crée sa propre fin. Nous, en tant que gouvernement et parlement devons protéger notre démocratie naissante ».
Et de rappeler que depuis le mois de septembre 2016, et dans le cadre de la lutte contre la corruption, la contrebande et le commerce parallèle, la présidence du gouvernement a créé une commission sécuritaire sous la présidence du chef du gouvernement. Celle-ci a identifié les lieux où sont stockés les marchandises de contrebande dans plusieurs régions du pays d’où les descentes menées dans le cadre de vastes campagnes.
Depuis le lancement de ces campagnes en septembre 2016 jusqu’au mois de juin 2017, il a été procédé à la saisie de marchandises de contrebande pour une valeur de près de mille millions de dinars outre l’introduction d’actions en justice pour des affaires douanières et bancaires, a-t-il indiqué.
Il a assuré que l’action se poursuit pour démanteler les réseaux de corruption spécialisés dans les crimes économiques et financiers.