C’est désormais officiel, les sites de production et les installations stratégiques en Tunisie passent sous surveillance de l’armée et sont classés « zones militaires interdites ».
Réuni mercredi sous la présidence du président de la République, Béji Caïd Essebsi, le Conseil de sécurité nationale a adopté un projet de décret présidentiel portant proclamation des sites de production et des installations stratégiques et vitales zones militaires interdites.
Le ministre de la Défense nationale, Farhat Horchani, avait annoncé, le 17 mai 2017, la formation d’une commission au sein du département pour élaborer un projet de décret définissant les champs d’intervention de l’armée nationale dans les domaines civils et dressant la liste des sites et installations qui seront placés sous sa protection.
Cette annonce intervient sur fond des instructions données par le chef de l’Etat à l’armée nationale pour protéger les sites vitaux et stratégiques du pays. Dans le discours qu’il avait prononcé, le 10 mai 2017, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avait annoncé que l’armée nationale va désormais protéger les sites de production.
« Il n’est plus permis aujourd’hui d’interrompre la production ou de barrer les routes », avait-il dit en allusion à l’interruption récurrente de la production sous la pression des mouvements de protestation.
Selon un communiqué de la présidence, la réunion du Conseil de sécurité nationale a donné lieu à une évaluation de la situation sécuritaire au triple plan national, régional et international.
A ce propos, le Conseil a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de continuer à prendre les mesures et les dispositions nécessaires pour combattre le terrorisme et éradiquer toute forme de radicalisme, l’objectif recherché étant d’immuniser la société tunisienne et de préserver la sécurité nationale dans le respect des lois et législations y afférentes et en application des différentes dispositions de la stratégie nationale de lutte le radicalisme et le terrorisme.
Au cours de cette réunion, le Conseil de sécurité nationale a jugé indispensable d’intensifier les efforts régionaux et internationaux pour venir à bout à de ce phénomène transfrontalier. Il a également souligné la nécessité de favoriser la coopération et la coordination avec les pays frères et amis pour contenir ce phénomène, freiner son expansion et l’extirper jusqu’à la racine, dans le droit-fil de la consolidation des attributs de la sécurité et de la stabilité dans la région et dans le monde.
Par ailleurs, la réunion a planché sur les derniers développements de la guerre contre la corruption ainsi que sur les mesures envisagées pour garantir la poursuite de cette guerre avec la rigueur et l’efficacité requises.