En Tunisie, les familles des détenus politiques ont organisé une marche silencieuse le dimanche 25 février pour dénoncer l’emprisonnement d’opposants accusés injustement de « complot contre la sûreté de l’État ».
La marche a eu lieu au 14e jour de la grève de la faim de cinq opposants en détention, dans l’attente d’un procès depuis plus d’un an. Parallèlement, deux opposants ont été condamnés à la prison ferme cette semaine.
Le 23 février, un tribunal tunisien a condamné par contumace l’ancien président Moncef Merzouki, résidant en France, à huit ans de prison ferme pour des accusations liées à la « provocation du désordre et au pillage dans le pays ».
Le 24 février, le constitutionnaliste et opposant de gauche Jawhar Benmbarek a également été condamné à six mois de prison ferme pour des accusations en lien avec « la diffusion de fausses nouvelles » en vertu du décret controversé n°54. Cette affaire a été déclenchée par l’Instance en charge des élections (ISIE) contre Jawhar Benmbarek pour avoir qualifié les élections législatives de « mascarade » dans une interview en novembre 2022.
Dans une déclaration aux médias, Dalila Benmbarek, l’avocate et sœur de Jawhar Benmbarek, a indiqué que la défense a demandé le report du procès, mais le juge a, quand-même, condamné son frère sans que le procès ait eu lieu. En solidarité, elle a annoncé entamer une grève de la faim avec son frère qui est lui aussi en grève de la faim depuis une dizaine de jours.
Depuis février 2023, une vague d’arrestations a visé plusieurs personnalités s’opposant à la politique de Kais Saied, qui s’est accaparé des pleins pouvoirs depuis le 25 juillet 2022.