L’Organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé à enquêter sur “l’usage excessif” de la force par des sécuritaires, lors des mouvements sociaux qui ont eu lieu récemment dans différentes régions du pays.
Face aux mouvements sociaux réclamant justice sociale, les forces de l’ordre, dans plusieurs gouvernorats tunisiens ont riposté, parfois avec une force excessive, provoquant ainsi la mort d’un jeune homme et l’arrestation des centaines de personnes, dont des mineurs, s’est indigné Human Rights Watch dans un communiqué.
L’organisation a invité les autorités tunisiennes à diligenter une enquête “urgente” et “transparente” sur la mort de Haykel Rachdi, décédé des suites d’un grave traumatisme crânien après une intervention de la police lors d’une manifestation, le 18 janvier 2021, ainsi que sur un passage à tabac présumé de certains manifestants.
HRW a souligné que les autorités tunisiennes devraient veiller à n’utiliser des gaz lacrymogènes que de manière “proportionnée et dans la mesure nécessaire”, appelant à libérer les personnes arrêtées sans motifs, et à garantir l’accès des avocats aux jeunes interpellés.
Dans ce contexte, le directeur adjoint du Human Rights Watch, section Moyen-Orient et Afrique du Nord Eric Goldstein, a déclaré que le déclenchement des manifestations en Tunisie intervient sur fond de colère et de frustration “légitimes”, face à des perspectives économiques désastreuses.
Le gouvernement devrait mettre fin aux “pratiques illégales” de la police, garantir le droit de manifester pacifiquement et de s’exprimer, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, l’organisation a fait observer que le ministère de l’Intérieur n’a pas encore commenté, publiquement, les allégations de violence policière, alors que, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, avait reconnu que les difficultés économiques et sociales étaient à l’origine des manifestations.