L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) revendique des mesures urgentes contre la fuite fiscale, la révision de l’impôt sur le revenu et la suppression du prélèvement de 1% sur les salaires annuels supérieurs à 20.000 dinars.
La composante du nouveau gouvernement tunisien, présidé par Habib Essid, sera connue au courant de la semaine prochaine à en croire la radio Shems Fm qui cite des sources au sein de Nidaa Tounes, parti vainqueur des législatives et des présidentielles.
Les mêmes sources ajoutent que le Chef du gouvernement désigné par Nidaa Tounes a réussi à mettre en place son équipe « après un marathon de négociations avec plusieurs formations politiques ». Elles précisent que les portefeuilles ministériels seront limités à 23.
Pendant que les tractations pour la formation du gouvernement se poursuivent, la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT) a élaboré un document qui résume ce qu’elle attend du nouvel exécutif. Elle propose « un ensemble de mesures urgentes » concernant les domaines politique, économique et social, a déclaré à l’agence officielle la TAP le secrétaire général adjoint de ce syndicat, Anouar Ben Gaddour.
Selon Anouar Ben Gaddour les attentes économiques de son organisation ont trait à l’élaboration d’un budget complémentaire comportant « des mesures urgentes contre la fuite fiscale, la révision de l’impôt sur le revenu et la suppression du prélèvement de 1% sur les salaires annuels supérieurs à 20.000 dinars ». La lutte contre l’évasion fiscale fait également partie des chantiers les plus attendus du futur gouvernement et ce, d’autant qu’elle est à l’origine d’un manque à gagner important au niveau des ressources publiques.
Rupture de confiance entre le fisc et le citoyen
« Il y a (…) une rupture de la relation de confiance entre l’administration fiscale et le citoyen », analysait, en juin 2013, dans le magazine économique Leaders, Asma Bouraoui Khouja, secrétaire générale de l’Association des économistes tunisiens (ASECTU). Et d’expliquer que cette administration « a été, pendant longtemps utilisée par le pouvoir en place comme un instrument d’intimidation voire de répression à l’égard (du citoyen), qui, en retour, au plus faisait montre de ce que l’on qualifierait d’insoumission fiscale, au minimum d’un désintérêt total de la chose publique ».
Pour cette enseignante à l’École supérieure de commerce de Tunis, « l’administration fiscale (tunisienne) souffre (…) de la complexité des procédures administratives et des textes législatifs », à laquelle il faut ajouter un « manque évident de moyens matériels et d’encadrement » rendant difficiles les missions de recouvrement.
Asma Bouraoui Khouja préconisait que la réforme fiscale vise la mise en place d’un nouveau système fiscal « équitable et juste, efficace et transparent », qui puisse inciter à la création d’emplois et à l’investissement privé et contribuer au développement régional.