Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a achevé jeudi une visite officielle d’une journée en Algérie, au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika sur diverses questions, et particulièrement celle de la lutte commune que mène les deux pays voisins contre le fléau du terrorisme.
Sur cette question précise, le chef de l’Etat tunisien a assuré que « l’Algérie et la Tunisie entretiennent une relation réussie dans la lutte antiterroriste », précisant que « l’Algérie a adopté toutes les mesures nécessaires pour la protection des frontières ».
En rassurant que son pays a « réalisé d’importantes avancées » dans la lutte contre le terrorisme, M. Essebsi n’a pas manqué d’indiquer que « les choses se passent comme il se doit » entre Alger et Tunis.
Depuis la chute du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali, la Tunisie est régulièrement secouée par des vagues d’attentats et d’attaques contre des troupes de l’armée régulière, notamment à djebel Chambi, à la frontière avec l’Algérie, ont fait remarquer des observateurs locaux. Pour repousser ces attaques et mettre en place un dispositif sécuritaire et militaire efficaces contre les groupes terroristes, l’Algérie s’est à maintes reprises dite disposée à mettre son expérience en matière de lutte contre le terrorisme au profit des Tunisiens.
Evoquant la qualité des relations entre Alger et Tunis, M. Essebsi les a qualifiées d »‘historiques », réaffirmant que sa visite en Algérie était une opportunité privilégiée et une occasion pour se concerter, échanger les vues et d’examiner la situation dans les deux pays.
En recevant le 24 mars dernier son homologue tunisien Hedi Medjdoub, le ministre algérien de l’Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bedoui avait appelé à « une complémentarité plus large » entre son pays et la Tunisie afin de parvenir à lutter efficacement contre le terrorisme et assurer la stabilité de la région.
Pour ce faire, le responsable algérien avait révélé qu’il avait convenu avec son homologue tunisien d’œuvrer à la promotion des régions frontalières étant, selon lui, un moyen de lutte antiterroriste.
La coopération sécuritaire a toujours été au cœur des relations et ce au plus haut niveau.
Le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra avait émis le vœu de renforcer la coopération sécuritaire de son pays avec la Tunisie dans l’objectif de faire face au terrorisme et au crime transfrontalier.
M. Lamamra avait à l’occasion de la première visite officielle du président tunisien à un pays étranger (l’Algérie, en février 2015) rassuré que la coordination sécuritaire entre les deux pays « se poursuit au niveau des services de sécurité » et « des gouvernements des deux pays ».
Pour répondre efficacement à la recrudescence des actes de terrorisme dans toute la région maghrébine et sahélo-saharienne, les deux parties ont décidé de se solidariser et de conjuguer leurs efforts en termes de renseignements et d’opérations militaires afin de faire face à cette menace transfrontalière.
D’ailleurs, les armées des deux pays avaient mené des opérations conjointes contre les groupes terroristes qui activent au mont Chaambi et qui traversent les frontières.