Le président de la Confédération suisse, Johann Schneider-Ammann, a assuré que la Suisse est disposée à régler la question des avoirs tunisiens gelés et que les efforts seront doublés pour pouvoir y procéder rapidement. Cela devrait, toutefois, se faire sans faillir à la législation en vigueur, a-t-il dit, jeudi, à Berne, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Confédération suisse, Johann Schneider-Ammann, organisée au Palais du parlement suisse.
Les avoirs spoliés gelés en Suisse s’élèvent à 60 millions de francs suisses, a, pour sa part, rappelé le président Béji Caïd Essebsi.
Il a formé le souhait de voir ces fonds, acquis illicitement par la famille du président déchu, être restitués dans un futur proche, ce qui donnerait, a-t-il dit, plus de chances et de moyens à la Tunisie de mener à bien son projet démocratique.
« C’est une question qui devrait très vite être réglée pour pouvoir tourner la page et passer au chapitre de la coopération et du partenariat effectifs avec la Suisse », a soutenu le chef de l’Etat.
Caid Essebsi a tenu à préciser que parmi tous les pays ayant manifesté leur détermination à soutenir la Tunisie dans son processus de transition démocratique et où des avoirs tunisiens mal acquis y sont gelés, seule la Suisse s’est montré disposée à restituer ses avoirs en faisant officiellement part de ses intentions dans ce sens.
Le président Johann Schneider-Ammann a relevé que la question des avoirs gelés est d’autant plus importante que la Tunisie, actuellement fragilisée économiquement, éprouve le plus grand besoin en termes d’appui financier pour parachever sa transition démocratique.
Il a, dans ce contexte, souligné que « la démocratie est tributaire du progrès économique », relevant que la Tunisie a, aussi, besoin de créer de nouvelles perspectives pour les jeunes et que son pays est disposé à consolider son partenariat migratoire avec la Tunisie et à mettre à profit son expérience pionnière en matière de formation professionnelle.
Le président Caid Essebsi a, en outre, souligné la volonté des deux pays de raffermir davantage leurs relations bilatérales.
Et d’ajouter : « les relations tuniso-suisses sont aujourd’hui exemplaires et dénotent de la volonté commune d’avancer ensemble dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant permettant à la Tunisie de baliser le tronçon restant de sa transition démocratique et la Suisse à retisser des liens dans la région ».
Par ailleurs, Schneiser-Ammann a indiqué s’être enquis, auprès du président Caïd Essebsi, de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région et plus particulièrement en Libye.
Il a réitéré l’engagement de la Suisse à coopérer en matière de lutte contre le terrorisme, en témoigne, a-t-il dit, la déclaration d’intention signée avec la Tunisie concernant la prévention de l’extrémisme violent.
La conférence de presse s’est déroulée à l’issue de la cérémonie de signature des six d’accords de coopération et de partenariat, conclus entre les gouvernements tunisien et suisse.