Les recettes au titre d’impôts directs ont reculé de 3,7%, un taux négatif résultant de la neutralisation de la progression des impôts sur le revenu de 19,6% par la baisse des impôts sur les sociétés (-43,1%).
Le déficit budgétaire s’est gravement creusé en 2016 selon une récente note de la Banque centrale de Tunisie (BCT) rapportée par les médias tunisiens et basée sur les résultats de l’exécution du budget jusqu’au mois de novembre. Il a atteint 4,058 milliard de dinars tunisiens, contre 1.865 MD au cours de la même période de l’année 2015.
La BCT explique ce creusement du déficit budgétaire par l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres. Ainsi les dépenses de fonctionnement ont-elles augmenté de 9,7% à cause de la progression des dépenses de rémunération notamment (+16,8%).
La Banque centrale relève, pour la période indiquée, une croissance insignifiante (0,5%) des recettes fiscales, en deçà des prévisions de la loi de finances pour 2016 (+11,4%). Par rapport à la même période de l’année précédente, les recettes au titre d’impôts directs ont reculé de 3,7%, un taux négatif résultant de la neutralisation de la progression des impôts sur le revenu de 19,6% par la baisse des impôts sur les sociétés (-43,1%). Quant aux recettes d’impôts indirects, elles ont crû de 3,6 %, ce qui traduit une importante progression des droits de consommation (+23,4%) qui a permis de compenser la baisse des droits de douane (-24,8%) et la faible performance de la TVA (+0,7%).
En revanche, observe la BCT, les « ressources propres de l’Etat » ont crû, elles, de 5,3%, grâce à une hausse considérable et exceptionnelle des recettes non fiscales (cession de la licence 4G et dinarisation de la dernière tranche des recettes de privatisation de 35% du capital de Tunisie Télécom). Leur progression, rappelle la note, reste, toutefois, en dessous des prévisions de la loi de finances pour 2016 (12,4% pour l’ensemble de l’année).