Le déficit de la balance commerciale de la Tunisie s’est aggravé au cours des deux premiers mois 2017. Il dépasse les 2,5 milliards de dinars tunisiens soit plus d’un milliard de dollars.
Le déficit de la balance commerciale s’est accentué, au cours des deux premiers mois de 2017, dépassant les 2,5 milliards de dinars (un DT qui vaut 0,43 dollar US) contre environ 1,35 milliard au cours de la même période de 2016, a indiqué la Banque centrale de Tunisie (BCT), dans une note de conjoncture sur les évolutions conjoncturelles et monétaires pour le mois de mars 2017.
Ce creusement est le résultat de l’accroissement des importations à un rythme largement supérieur à celui des exportations (23,7% et 4,7%, respectivement). A ce titre, la balance énergétique a dégagé un déficit de 786,6 MDT au cours de la même période contre -186,6 MDT une année auparavant. De même, le déficit de la balance alimentaire s’est élargi passant de 102,5 MDT à 295,2 MDT.
Pour leur part, les recettes touristiques ont enregistré une baisse de 2,1% contre -46,3% une année auparavant pour se situer à 210 MDT. La balance des services a continué, au cours des deux premiers mois de 2017, de dégager un solde déficitaire de 76 MDT (contre -27 MDT une année auparavant) et ce, pour la deuxième année consécutive. Quant aux revenus de travail, ils ont connu une légère hausse de 1,1%, par rapport aux deux premiers mois de 2016, pour se situer à 549 MDT.
Une croissance en stagnation
Suite à ces évolutions, le déficit courant a atteint 2,1 milliards de dinars, soit environ 2,1% du PIB, au cours des deux premiers mois de 2017, contre 890 MDT et 1% du PIB une année auparavant.
Cependant, le niveau des avoirs nets en devises a connu une hausse, atteignant 13.385 MDT ou 112 jours d’importation, à fin février 2017, contre 12.935 MDT et 111 jours au terme de l’année 2016 et ce, suite à la mobilisation d’un emprunt obligataire sur le marché financier international pour 850 millions d’euros.
« L’économie nationale a enregistré en 2016, pratiquement le même taux de croissance qu’une année auparavant, soit 1% contre 1,1% (…) ce niveau modéré de la croissance s’explique surtout par une mauvaise saison agricole notamment pour l’huile d’ olive outre un repli de la production énergétique » note la BCT.
Pour l’année 2017, on s’attend à un affermissement relatif de la croissance (2,3% selon des prévisions récentes de la BCT) grâce notamment à la reprise de la production de phosphate et l’amélioration de l’activité touristique.
Les principaux points de la note de la Banque centrale Tunisienne
- · Stabilisation de l’inflation, en février 2017, à 4,6% pour le deuxième mois consécutif, à la faveur d’une baisse modérée de l’IPC.
- · L’inflation sous-jacente « hors produits administrés et frais » s’est maintenue, pour sa part, au niveau de 5,5% depuis décembre 2016.
- · Le déficit de la balance commerciale s’est accentué, au cours des deux premiers mois de 2017, dépassant les 2,5 milliards de dinars contre environ 1,35 milliard au cours de la même période de 2016.
- · L’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat au titre de 2016, fait apparaître un creusement du déficit budgétaire qui s’est établi à 5.452 MDT soit 6% du PIB contre 4.094 MDT ou 4,8% du PIB en 2015.
- · La masse monétaire M3 s’est accrue, en février 2016, de 7,5% en G.A, reflétant une croissance soutenue des concours à l’économie.
- · Les pressions sur la liquidité bancaire se sont renforcées, en février 2017 sous l’effet principalement de l’accroissement des interventions de la Banque centrale sur le marché des changes