Le gouvernement tunisien a décidé de débloquer 235 millions d’euros pour renforcer la lutte antiterroriste. Selon un communiqué de la présidence tunisienne, cette mesure ‘’intervient en réponse aux propositions formulées par les représentants du peuple au cours du débat général du projet de loi de finances 2016.
En réaction à l’attentat terroriste de mardi dernier contre un bus de la Garde présidentielle ayant fait 13 morts dont le kamikaze, le gouvernement tunisien a renforcé sa stratégie de lutte antiterroriste en décidant de débloquer immédiatement 500 millions de DT, soit environ 235 millions d’euros. Le gouvernement a annoncé samedi qu’un crédit supplémentaire de l’ordre de 235 millions d’euros sera accordé à l’armée et aux forces de la sécurité intérieure, pour renforcer leurs capacités. Dans le cadre de la «guerre globale contre le terrorisme», le gouvernement tunisien a décidé par ailleurs, la création de 3.000 nouveaux postes au sein des services de sécurité. Le Premier ministre Habib Essid a déclaré à ce sujet que «les responsables sécuritaires sont à pied d’œuvre pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie antiterroriste. «Celle-ci sera finalisée d’ici 10 à 15 jours» a-t-il expliqué, ajoutant qu’elle se caractérisera par «des mesures préventives».
L’atout du voisin Algérien
Mercredi dernier, le ministre Algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avait réaffirmé la disponibilité de l’Algérie à coopérer en matière de lutte antiterroriste et à mettre son expérience à la disposition des « frères tunisiens », notamment après l’attentat terroriste qui a frappé mardi la capitale tunisienne. La menace terroriste nécessite une réelle coopération intergouvernementale, notamment au niveau régional et sous régional, indique t-on. L’expérience de la lutte anti-terroriste de l’Algérie, forgée pendant la décennie noire est en effet un atout pour la région du Maghreb, estime t-on à Tunis. Ainsi, Alger et Tunis aurait déjà concrétisé des opérations militaires communes. Quarante suspects ont été arrêtés et 92 personnes soupçonnées de rentrer de Syrie ou d’Irak ont été assignées à résidence, avait annoncé le ministère tunisien de l’Intérieur trois jours après l’attentat de Tunis. Les assignations à résidence concernent « des personnes de retour de foyers de tension » et « classées dangereuses par les unités de sécurité », précise t-on. L’attentat de mardi été revendiqué par l’Etat islamique, qui s’était déjà attribué la responsabilité de ceux de Sousse, fin juin, et du musée du Bardo à Tunis, en mars, qui ont fait respectivement 38 et 21 morts.