Dans un contexte de recul des entrées touristiques de la Tunisie, le projet de loi de finance complémentaire (LFC 2015), établi par le gouvernement de Habib Essid, revoit à la baisse le taux de croissance prévisionnel qui passe de 3 à 1%.
Le gouvernement tunisien a décidé de réviser à la baisse son taux de croissance prévu pour toute l’année 2015, de 3 à 1%, selon le projet de loi de finance complémentaire pour l’exercice 2015 (LFC). Le gouvernement Essid a expliqué sa décision par les impacts des deux opérations terroristes du Bardo (18 mars 2015) et Sousse (26 juin 2015), sur l’investissement extérieur et les revenus touristiques. Le gouvernement a, en outre, lié sa décision à plusieurs autres facteurs considérés comme objectifs. Il s’agit, notamment, de la baisse du taux de croissance au cours du premier trimestre 2015 (1,7%, contre 2,4% au cours de la même période 2014) et les conflits sociaux, les sit-ins et les grèves). Autre explication présentée, la hausse du taux de change du dollar par rapport au dinar (2 dinars= 1 dollar //le 11 mars 2015//). A la fin juin 2015, 1,939 dinar a été échangé contre un dollar (1,800 estimés). Dans le même contexte, le volume des importations a enregistré, au cours du 1er semestre 2015, une baisse de 0,4% outre la régression du taux de croissance des importations de marchandises (hors offshore et hors pétrole) lesquelles ont atteint 2,6%, contre un taux estimé à 5%.
Révision des équilibres économiques
Le projet de LFC dont l’agence TAP a pu avoir une copie, met l’accent sur la nécessité de réviser les équilibres économiques en général et les équilibres des finances publiques et d’élaborer un programme d’appui à travers la mise en place de dispositions exceptionnelles. Selon le même document, les recouvrements devront atteindre en 2015, 18510 MD, soit une baisse de 1310 MD selon les prévisions et de 0,4% par rapport à l’année 2014. Les revenus non fiscaux ont été actualisés passant de 1775 MD à 2642 MD, soit une hausse de 867 MD. Les revenus provenant de l’endettement, ont été actualisés atteignant 6934 MD contre 7405 MD estimés. S’agissant des dépenses de gestion pour 2015, elles atteignent 17702 MD contre 17970 MD estimés soit une baisse brute de 268 MD. Ces résultats devront limiter le niveau du déficit budgétaire à 4372 MD, soit environ 5% du PIB actualisé, contre 4391 MD prévus dans le cadre de LFC soit 4,9% du PIB. L’endettement public devra dépasser le seuil des 50% pour atteindre 52,7% du PIB à la fin 2015.