Au-delà des internautes, les réactions de différentes personnalités publiques ne se sont pas fait attendre, mettant tantôt l’accent sur l’hommage à la résistance contre Israël, tantôt sur les critiques de l’alignement sur les positions des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, en conflit larvé avec l’axe chiite Iran-Hezbollah-Syrie de Bachar Al-Assad)*.
Les réactions se succèdent en Tunisie ce jeudi 3 mars après que le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a consenti la veille et sans exprimer de réserve à la classification du Hezbollah parmi les organisations terroristes, à l’occasion du 33econseil des ministres de l’Intérieur arabes, qui s’est ouvert à Tunis le 2 mars.
Au-delà des internautes, les réactions de différentes personnalités publiques ne se sont pas faites attendre, mettant tantôt l’accent sur l’hommage à la résistance contre Israël, tantôt sur les critiques de l’alignement sur les positions des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, en conflit larvé avec l’axe chiite Iran-Hezbollah-Syrie de Bachar Al-Assad).
Axe anti-Israël…
Le député (Al Horra, ex-Nidaa Tounes) Sahbi Ben Fredj a considéré que cette décision est « un affront au peuple tunisien et une atteinte à la glorieuse résistance libanaise représentée par Hezbollah », avant d’annoncer qu’il demanderait une audition du ministre de l’Intérieur sur les dessous de son vote pour cette catégorisation, voire pour le faire annuler si possible.
C’est à peu de choses près ce qu’a demandé l’UGTT. Le syndicat, dans un communiqué, a « exprimé son refus de cette décision qu’il considère comme une soumission au chantage sioniste et une agression contre la résistance nationale » et appelé « toutes les forces nationales et démocrates » à œuvrer au retrait de cette décision.
Pour l’Alliance démocratique, il s’agit d' »une position honteuse » qui « menace le consensus national autour du terrorisme » et qui « se recoupe avec celle de l’entité sioniste ».
Le conseil national de l’ordre des avocats exprime également « son choc et son refus à cette décision qui fait des symboles et des composants de la résistance des entités terroriste réalisant les desseins de l’ennemi sioniste… ». Il appelle également le gouvernement à revoir sa position.
… et axe de l’identité tunisienne, contre le bloc du Golfe et de l’Arabie saoudite
De son côté, le Front populaire dénonce « l’alignement du gouvernement tunisien, via son ministre de l’Intérieur, devant celui de l’Arabie Saoudite ». Dans un communiqué,
le ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdelaziz El-Saoud, qui est par ailleurs prince héritier, a rencontré le chef de l’Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi à l’occasion de ce conseil des ministres arabes de l’Intérieur.
Son de cloche relativement proche du côté d’Ettakatol, qui exprime son « refus catégorique de la dépendance aveugle aux décisions du Conseil de coopération du golfe et l’embarquement de la Tunisie dans un conflit communautaire wahhabite-chiite, loin des bases diplomatiques tunisiennes ».
En janvier dernier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères prenant position dans le conflit opposant l’Iran à l’Arabie saoudite avait déjà suscité des réactions très vives.
(*) Cet article a été publié par le Huffington Post Maghreb.