Tunisie: Le ''oui-mais'' d'Ennahda, l'UGTT méfiante et les partis partagés sur le nouveau chef de gouvernement - Maghreb Emergent

Tunisie: Le ”oui-mais” d’Ennahda, l’UGTT méfiante et les partis partagés sur le nouveau chef de gouvernement

Facebook
Twitter

 

L’annonce de la désignation de Youcef Chahed à la tête du futur gouvernement en Tunisie est acceptée du bout des lèvres par les syndicalistes tunisiens. Au sein des partis politiques, on reste encore réservé, même si les négociations ont commencé pour la désignation des membres du gouvernement.

 

 

“La question des personnalités proposées pour occuper des portefeuilles ministériels sera abordée ultérieurement”, a déclaré vendredi le chef du gouvernement désigné Youssef Chahed au sortir de son bureau au palais Edhiafa. Dans une brève déclaration à l’agence TAP, il a dit avoir engagé depuis environ 24 heures des concertations autour de la formation du gouvernement d’union nationale qui, a-t-il dit, “doit s’appuyer impérativement sur une vision et d’un programme clairs”.

Pas de ”chèque en blanc” pour le futur gouvernement. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ”ne donnera pas de chèque en blanc au  gouvernement Chahed, qui devra se conformer au Document de Carthage”. L’avertissement a été lancé par Houcine Abassi, secrétaire général de l’organisation syndicale, qui s’exprimait vendredi, à Sfax, lors de la cérémonie de commémoration du 69e anniversaire des événements du 5 août 1947. Le pays passe par une phase difficile et très sensible ”rarement connue par le passé”, a encore prévenu M. Abassi, ajoutant que l’UGTT sera toujours concernée par la question nationale et restera ”un ferme défenseur des objectifs de tous les Tunisiens, ainsi que des réformes dictées par cette étape, principalement l’égalité fiscale et sociale et l’instauration d’une étroite corrélation entre les dimensions sociale et économique”.

Du côté des partis, la désignation de Chahed Youcef à la tête du gouvernement est déjà acceptée par Ennahda. Invité de la matinale de la radio Express FM, le président du conseil de la Choura du mouvement, Abdelkarim Harouni, a assuré que son mouvement respecte totalement la décision du président de la République, Béji Caïd Essebsi, de désigner le dirigeant au sein de Nidaa Tounes, Youssef Chahed, au poste de chef du gouvernement. Pour Harouni, bénir ce choix revient à respecter les résultats des élections législatives de 2014.

Affirmant qu’Ennahdha sera présent lors des négociations relatives à la formation du prochain gouvernement, Abdelkarim Harouni a cependant expliqué qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur la participation de son mouvement au prochain gouvernement.

Refus de l’opposition

Le Front Populaire (FP) a réaffirmé quant à lui jeudi son rejet du choix de Youssef Chahed au poste de chef de gouvernement d’union nationale “car ce choix représente un danger pour la vie politique et constitue une solution à la crise de la coalition au pouvoir aux dépens des aspirations du peuple et une dérobade de la responsabilité de l’échec de la coalition”.

Le conseil central du FP a estimé que “le choix de Youssef Chahed au poste de chef du futur gouvernement “va reproduire l’ancien régime avec comme corolaire le clientélisme, l’autoritarisme et l’association du destin du peuple avec les intérêts d’une couche minime aux dépens du peuple et de la nation”.

Par ailleurs, les trois partis de l’opposition (Al-Massar, Al-Joumhouri et Echaab) ayant participé aux concertations autour du gouvernement d’union nationale ont jugé ” arbitraire ” le choix du président de la République de recourir à son droit constitutionnel pour désigner Youssef Chahed à la tête du prochain gouvernement, sans un débat préalable sur les qualités du candidat à ce poste.

Le secrétaire général du parti “Al-Massar”, Samir Taieb a, à ce propos, rejeté la démarche du chef de l’Etat qui, a-t-il dit, a passé outre la deuxième phase des concertations et opté pour le choix des quotas partisans afin d’élargir la coalition au pouvoir.

 

 

 

 

 

Facebook
Twitter