Le marché local du Textile et habillement est affecté par les importations provenant de Turquie et de Chine, deux pays avec lesquels la Tunisie affiche un bilan des échanges totalement déficitaire. Depuis la révolution du Jasmin, le secteur local a perdu 300 entreprises et 30 000 emplois sur les 200 000 emplois existants.
La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie « CONECT », organisation syndicale patronale qui rassemble les PME privées et publiques tunisiennes et étrangères exerçant dans les différents secteurs de l’économie tunisienne, vient d’annoncer dans un communiqué la naissance du Groupement Professionnel de la Confection et de l’Habillement (GPCH). Ce nouveau groupement a pour mission principale de « défendre les intérêts de ses adhérents, de les représenter auprès des autorités officielles et de toutes les parties concernées ainsi que la promotion et la modernisation du secteur à tous les niveaux », indique CONECT qui regroupe en son sein aussi plusieurs autres groupements professionnels de différents secteurs. L’adhésion au Groupement est ouverte à toutes les entreprises du secteur exerçant sur tout le territoire Tunisien, est-il mentionné. Le président du GPCH s’appelle Samir Ben Abdallah industriel spécialisé dans la confection de maillots de bain, et qui entend contribuer à la redynamisation de l’industrie textile. Président de la Chambre syndicale de la lingerie affiliée à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et du Festival de la Mode de Tunis, il a créé l’Avenir Textile Habillement Club (ATHAC), une association qui entend contribuer au développement de ce secteur d’activité en travaillant notamment à l’amélioration du climat en son sein et au renforcement des relations entre les opérateurs tunisiens et entre eux et leurs homologues de par le monde.
300 entreprises et 30 000 emplois perdus
Le marché tunisien du textile-habillement (TH) ne cesse de subir des pertes depuis une vingtaine d’années, à cause du marché parallèle. Selon Belhassen Gherab, président de la Fédération nationale du textile (FENATEX), le marché local est affecté par les importations de TH qui demeurent problématiques, notamment celles provenant de Turquie et de Chine, deux pays avec lesquels la Tunisie affiche un bilan des échanges totalement déficitaire, « puisqu’on achète de ces deux pays sans rien exporter dans ce domaine ». Les importations tunisiennes de TH des marchés turc et chinois, ont augmenté respectivement de 3,5% à 238 MDT et de 1,2% à 160 MDT. Dans un entretien accordé à la TAP, M. Gherab a estimé que la perte du secteur du textile habillement est perceptible tant sur le marché local que sur le marché de l’export. « Après plus de 4 ans de manque de visibilité, à la suite de la révolution (17 décembre 2010-14 janvier 2011), le secteur du textile habillement est aujourd’hui l’un des secteurs les plus touchés de l’industrie tunisienne », relève-t-il. Le secteur local a ainsi perdu au cours de cette période, 300 entreprises et 30 000 emplois sur les 200 000 emplois existants.