Le départ du gouvernement Youssef Chahed a été revendiqué par son parti politique même, Nidaa Tounes.
Au pouvoir exécutif depuis le mois d’août 2016 suite à un accord baptisé « Pacte de Carthage », le Chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed semble incertain puisqu’une deuxième version de cet accord, « Pacte de Carthage 2 » devrait être approuvée bientôt et proposerait un remaniement ministériel général, selon des politiciens et analystes tunisiens.
Actuellement, la commission d’experts des partis politiques et des organisations nationales tunisiennes se penchent sur les dernières retouches de cette seconde version du « Pacte de Carthage », selon Radhia Jeribi, présidente de l’Union nationale de la Femme tunisienne (UNFT). « Une fois terminé, ce document sera transmis au conseil des chefs de partis et d’organisations nationales pour l’adoption », a assuré Mme Jeribi.
Mis à part les mesures socio-économiques proposées par le « Pacte de Carthage 2 » pour sauver l’économie du pays dont les réformes fiscales et l’investissement local, le volet politique semble, selon certains politiciens et analystes, la pièce motrice de cette nouvelle version rectifiée de l’accord.
Le départ du gouvernement Youssef Chahed a été revendiqué par son parti politique même, Nidaa Tounes (parti présidentiel), outre l’UNFT, le parti de l’Union patriotique libre (UPL) contre des réserves affichées par le parti islamiste Ennahdha, puissant allié au pouvoir.
Après avoir suggéré un remaniement ministériel profond touchant même la tête du pouvoir exécutif, le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, a qualifié ce mercredi de « catastrophique » de l’économie tunisienne outre la détérioration du tissu social à la lumière d’une crise de confiance entre l’administration centrale et les citoyens dans les régions intérieures du pays qui souffrent d’une carence en développement et une répartition injuste de richesses.
Le responsable du parti présidentiel a insisté que la majorité des indicateurs sont « au rouge », dont « une crise persistante de la finance publique, une monnaie encore dépréciée, une paralysie de développement ou de réforme, un endettement pour combler la masse salariale, absence d’une approche visionnaire optimiste, des caisses sociales en liquidation, et surtout l’absence de crédibilité dans le traitement des dossiers sociaux, objet de négociation avec les partenaires du gouvernement ».
Cependant, pour la présidence tunisienne, le changement du chef du gouvernement « n’est pas la solution ». Selon la porte-parole officielle de la présidence Saïda Garrach, la solution trouve ses racines dans les fondements de l’accord sur un projet pour sortir de la crise actuelle.
« La délicatesse de la conjoncture économique exige impérativement une certaine stabilité gouvernementale d’autant plus qu’elle donne la priorité aux alternatives qui sont en mesure de sauver l’économie nationale et renforcer les points de convergence entre les différents acteurs pour surmonter la crise », a indiqué Mme. Garrach.
Alors que le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghanouchi, a assuré à l’issue d’une réunion de son parti que le temps « n’est aucunement opportun pour un remaniement ministériel ».