Le déficit budgétaire oscillera, à la fin de l’année 2016, entre 2500 et 2900 millions de dinars (MD), soit 6,5% du budget de l’Etat, a annoncé Fayçal Derbel, président d’honneur de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT).
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge des travaux des journées d’études parlementaires sur ”les équilibres financiers face aux échéances de l’étape“, qui se tiennent à Hammamet, l’expert comptable a rappelé que les finances publiques font face à une importante crise.
” La situation actuelle est très critique d’autant plus que le déficit a atteint, au 30 juin 2016, 2200 MD, un record que la Tunisie n’a pas connu au cours de la dernière décennie “, a indiqué Derbel.
Et d’ajouter que ”la maîtrise du déficit, nécessite des solutions urgentes “, évoquant l’élaboration d’une loi de finance complémentaire, outre l’accélération du processus de cession des biens confisqués, la privatisation de certaines institutions publiques qui rencontrent des difficultés en maintenant les entreprises vitales comme la STEG et la SONEDE et l’adoption d’une nouvelle taxe nationale exceptionnelle ou une participation exceptionnelle sur les bénéfices des grandes sociétés et sur les hauts revenus .
Possibilité de recourir à l’austérité plutôt qu’à l’endettement
Pour Derbel, il est aujourd’hui difficile de recourir une fois de plus à l’endettement pour maitriser ce déficit d’autant plus que le taux d’endettement public a atteint 60% en Tunisie.
Derbal a par ailleurs appelé l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à accélérer l’adoption des lois économiques notamment le code de l’investissement.
” En cas de non adoption du projet de loi sur le code d’investissement, il n’est plus nécessaire de tenir la conférence internationale sur l’investissement prévue au cours du mois de novembre 2016 avec la participation de près de 1500 invités et structures régionales et internationales “, a estimé Derbel.
Il a en outre évoqué la possibilité de recourir à l’austérité en cas d’incapacité à mobiliser les ressources financières nécessaires pour clôturer le budget de l’Etat.
Taoufik Rajhi, président du conseil des analyses économiques, a, pour sa part, estimé que le principal objectif qu’on doit atteindre aujourd’hui, consiste à maîtriser le déficit budgétaire aux alentours de 3,9% conformément aux prévisions de la loi des finances 2016. Il s’agit en outre de maintenir le niveau de l’endettement à 54,8%, a-t-il encore fait savoir.
Le nouveau gouvernement, précise encore le responsable, doit donner toute l’importance à la maîtrise des équilibres généraux et de la dette.