Le bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a estimé que les mesures prises par le gouvernement ont entraîné une forte hausse des prix de plusieurs produits de consommation quotidienne et prédit comme corollaire un renchérissement du taux d’inflation, une détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens et une amplification des disparités sociales.
Dans un communiqué rendu public, le bureau exécutif de l’UGTT a fustigé les hausses des prix des produits de large consommation, affirmant qu’elles sont « l’aboutissement inéluctable des réserves formulées par l’UGTT sur l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée dans le budget de 2018 en tant que solution de facilité choisie par le gouvernement pour combler le déficit budgétaire aux dépens des consommateurs et essentiellement des salariés ».
Il a qualifié l’augmentation des prix avant la révision du système de compensation d' »approfondissement de l’injustice sociale et de frein à la consommation en tant qu’un des principaux moteurs de relance de la croissance en Tunisie à la lumière du ralentissement des investissements ».
Hausses « artificielle et frauduleuses »
La centrale syndicale a estimé d’autre part que la hausse des prix de nombreux produits est « artificielle et frauduleuses » telle la hausse du prix du sucre, appelant le gouvernement à honorer ses engagements et s’abstenant de relever les prix des produits de première nécessité conformément à l’accord avec l’UGTT.
Elle a renouvelé sa demande de révision du système de compensation, en assurant que ses vrais destinataires en soient les premiers bénéficiaires et en restructurant le marché avec la lutte contre le monopole, la spéculation et la contrebande, tout en réorganisant les circuits de distribution et prévoyant un rôle de régulation de l’Etat.
Le bureau exécutif a fait assumer au gouvernement la responsabilité des « mesures non sociales » prises au détriment des salariés, des démunis et sans ressources, l’invitant à procéder à des compensations en faveur de ces couches sociales.
Il a mis en garde également contre les politiques ultralibérales, réaffirmant la nécessité de garantir la souveraineté de la décision nationale, pour l’intérêt général du pays et afin de répondre aux attentes du peuple et assurer ses besoins sociaux.