La réactivation du timbre de 30 dinars à la sortie du territoire qui devra être payée par les ressortissants étrangers hors maghrébins, rapporterait plus à l’Etat que la taxe de 3 dinars sur la nuitée, selon le président de la FTH.
La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a été surprise par les dispositions du projet de la loi des finances régissant le secteur touristique, lesquels proposent des taxes qui pénalisent tout le secteur et surtout les contribuables qui s’acquittent convenablement de leurs impôts, notamment les salariés et les entreprises organisées. C’est ce qu’a indiqué le président de cette organisation Khaled Fakhfakh dans un entretien à l’agence TAP.
Selon ce responsable, la FTH a donné une contre-proposition à la taxe de 3 dinars imposée sur la nuitée. « Ce n’est pas le bon moment pour instaurer cette taxe qui devra concerner toutes les nationalités. Il serait plus judicieux d’en discuter en 2018 et de l’appliquer l’année suivante. En revanche, la réactivation du timbre de 30 dinars à la sortie du territoire qui devra être payée par les ressortissants étrangers hors maghrébins, rapporterait plus à l’Etat, soit près de 90 MD alors que la taxe de trois dinars sur la nuitée ne permettra que des gains de 65 MD », a-t-il expliqué.
Aussi, le projet de loi de finances 2018 impose une hausse des droits de consommation sur l’alcool, laquelle profitera, selon lui, « aux circuits de vente du marché parallèle ainsi qu’une autre taxe de 1%, appliquée sur tout règlement, de plus de 5 mille dinars, effectué en espèce ». « Il faut identifier d’autres alternatives à cette taxe, d’autant plus que les clients algériens, libyens et tunisiens paient en espèce », a-t-il ajouté.
Ainsi, la FTH considère que l’imposition d’une contribution sociale prévue par le projet de la loi des finances de 2018 et devant concerner les personnes physiques et morales est « inadmissible ».
Reprise et manque à gagner
Sur l’avenir du secteur touristique, le président de la FTH affirme que la reprise du secteur est confirmée. Toutefois, ajoute-t-il, « le manque à gagner, en termes de variation de change est terrible ». Selon ses chiffres, le tourisme tunisien a généré, au cours des neuf premiers mois de 2017, des recettes touristiques de l’ordre de 2,1 milliards de dinars, l’équivalent de 727 millions d’euros, alors qu’en 2014, les recettes se sont élevées à 3,6 milliards de dinars, soit 1,6 milliard d’euros, avec un taux de change euro/ dinar, pendant cette période, de 2,27dt. Les nuitées ont atteint 15 millions au cours des neuf premiers mois de 2017 contre 18 millions en 2016, 29 millions en 2014 et 35 millions de nuitées en 2010.
En ce qui concerne les arrivées, la Tunisie a accueilli 5 millions 300 mille touristes au cours des neuf premiers mois de 2017, soit le même niveau que l’année 2015. En 2014, le flux touristique s’est élevé à 7 millions 200 mille touristes, donc tous ces indicateurs sont les prémices d’une reprise en 2018 et nous sommes optimistes pour la réalisation des mêmes chiffres qu’en 2014.