La société civile met la pression sur le gouvernement tunisien pour libérer le journaliste Mahmoud Bouneb, empêché de quitter le territoire qatari depuis septembre 2012.
La cour pénale qatarie a décidé, jeudi 3 juillet 2014, de reporter à nouveau l’examen de l’affaire du journaliste tunisien Mahmoud Bouneb, ancien directeur de la chaine Al Jazeera Children, à une date non encore déterminée. La cour a également décidé de charger l’instance générale de la radio et de la télévision qataries de réévaluer les émissions préparées par le journaliste et déterminer leurs coûts, a annoncé Maitre Saida Garrach militante associative et membre du Comité directeur de l’Association tunisienne des femmes pour la démocratie (ATFD). Selon la militante, la cour a ordonné d’attribuer les coûts de cette réévaluation à Mahmoud Bouneb.
En Tunisie, la société civile condamne et met la pression sur le gouvernement tunisien pour libérer le journaliste empêché de quitter le territoire qatari depuis bientôt 3 années (septembre 2012). «Qu’on ne nous oppose pas le prétexte des intérêts économiques entre les deux pays. Nous leur disons que la dignité du citoyen tunisien passe avant tout, car il s’agit aussi et surtout de la dignité de tout un peuple et de son Etat», s’est insurgé Néji Bghouri, président du Syndicat des journalistes tunisiens et membre du Comité de soutien à Mahmoud Bouneb, dans les colonnes de Kapitalis.
Internationaliser l’affaire
Lors d’une conférence de presse tenue, vendredi 4 juillet, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la société civile et le collectif de soutien au journaliste a affiché sa détermination d’aller internationaliser l’affaire. Une décision prise « suite aux reports successifs et injustifiés du procès intenté au journaliste et du refus du Qatar de remettre des visas aux membres de son collectif tunisien de défense ».
Face à la sourde oreille affichée tant par les autorités qataries que tunisiennes, Mokhtar Trifi, avocat et président d’honneur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), dénonce : « Les autorités qataries nous ont fait des promesses, celles de la Tunisie aussi. Je pense notamment au président provisoire Moncef Marzouki. Mais rien n’a été fait. Nous devons compter désormais sur nous-mêmes pour faire libérer notre compatriote», a-t-il lancé. Et d’ajouter : «Cette séquestration du journaliste tunisien est injuste et nous n’allons pas nous laisser faire. Surtout que Mahmoud Bouneb ne demande que de retrouver la liberté de se déplacer et s’engage à retourner au Qatar à chaque fois qu’il est convoqué pour son procès», a encore expliqué Me Trifi à Kapitalis.