Le redressement de la croissance économique, amorcé au début de 2016, devrait se poursuivre dans les trimestres à venir, mais à un rythme moins vigoureux que prévu quelques mois plus tôt, indique un document publié par la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur les évolutions monétaires et conjoncturelles au terme du 2eme trimestre 2016 ainsi que les perspectives à moyen terme.
La BCT s’attend donc que le rythme de progression de l’activité demeure positif au second trimestre, en dépit de la poursuite des difficultés dans les secteurs extractifs et de la faible demande étrangère adressée à la Tunisie. Dés lors, la BCT tablent sur une progression positive du PIB, aux prix constants de 2010, aux alentours de +0,3% en variation trimestrielle (+1,8% en glissement annuel) au 2ème trimestre de 2016. Cette progression devrait porter la croissance semestrielle à +1,4% et une croissance annuelle à fin juin de +1,3%. Les récentes prévisions à moyen terme ont revu à la baisse la croissance du PIB, aux prix constants de l’année 2010, pour la période 2016-2017. Selon les prévisions de la BCT, la croissance annuelle serait de 1,8% en 2016 et 3% en 2017, contre 2% et 3,5% estimées en avril dernier.
Cette révision à la baisse de la croissance est le résultat des performances en deçà des attentes, de plusieurs secteurs d’activité durant le premier semestre 2016, ainsi que de l’apparition de nouveaux risques baissiers à plus long terme. Mais, la tendance générale devrait s’améliorer lentement mais resterait sujette à divers aléas, relève la Banque centrale tunisienne, selon laquelle les incertitudes, qui font craindre une croissance plus faible qu’attendu sont multiples.
Morosité
Sur le plan interne, les risques concernent, pour l’essentiel, le prolongement de la crise politique, la persistance de troubles sécuritaires et de l’instabilité sociale dans les zones d’extraction et de production, ce qui pourrait freiner le rétablissement de la production et de l’investissement à l’horizon de prévision. En outre, les retards accusés pour la mise en place des réformes nécessaires (Code d’investissement, etc.) pourraient affecter négativement le climat des affaires, alors que l’arbitrage consommation-épargne pourrait impacter le rythme de progression de la demande de consommation. Par ailleurs, la persistance du déficit de liquidité bancaire à des niveaux historiquement élevés et la hausse des prêts non performants pourraient réduire la capacité du système bancaire à mobiliser les ressources nécessaires pour le financement de l’économie.