Incarcéré depuis avril 2023, le chef du parti de mouvance islamiste Ennahda, Rached Ghanouchi, a été de nouveau condamné, ce 1 février, dans une autre affaire pour « financement étranger illicite » de sa formation.
Rached Ghanouchi, 82 ans, homme fort d’Ennahda et figure du Front du Salut National, purge une peine de quinze mois de prison pour « apologie du terrorisme ». Il a été arrêté en avril 2023 pour avoir déclaré que la Tunisie serait « menacée d’une guerre civile » si l’islam politique y était banni. Il a été condamné à un an de prison, mais sa peine a été alourdie en appel pour des propos qu’il aurait tenus, lors des funérailles d’un dirigeant d’Ennahda, qualifiant la police de « tyrans ».
Rached Ghanouchi, a été de nouveau condamné le, 1 février 2024, pour « financement illicite » de sa formation. Son gendre, Rafik Abdessalam, ancien ministre des Affaires étrangères, a été condamné par contumace à la même peine, et le parti Ennahda a versé une amende de près d’un million d’euros.
Depuis le coup de force de Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, les opposants sont cibles de répression, dont des arrestations, des interdictions de voyager et des condamnations à la prison ferme. Qualifiés de « terroristes » par le président tunisien, une vingtaine d’opposants, dont des leaders de partis politiques, d’anciens hauts responsables, des magistrats, des chercheurs et des hommes d’affaires, ont été incarcérés pour « complot contre l’Etat ». Parmi eux, le juriste et porte-parole du Front du Salut National, Jawhar Benmbarek et la cheffe du parti Distourien Libre, Abri Moussi.