La situation financière de la Tunisie n’est pas réjouissante, estime Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Dans une déclarations aux médias, il a souligné que la conjoncture est très difficile en Tunisie actuellement, insistant sur la gravité du déficit commercial.
« Réduire le déficit commercial est notre priorité, avant la croissance elle-même. Celle-ci viendra avec le temps », a-t-il déclaré. Dans ce contexte difficile, Ayari a précisé qu’une commission spéciale fera bientôt part d’une série de mesures visant à réduire le déficit commercial.
« C’est le plus gros point faible de la Tunisie. Le premier trimestre de 2017 a été marqué par l’accélération de la détérioration du déficit commercial. Pour le combler, il faut payer en devises. Or, cette opération impacte non seulement les réserves en devises de la Tunisie, mais aussi l’équilibre monétaire et les taux d’intérêt », a-t-il encore expliqué.
Au terme du mois de février 2017, le déficit commercial s’est maintenu à 1288.8 MDT contre 507,2 MDT en janvier 2016, soit un écart de plus de 780 MDT. Quant au déficit budgétaire, de 1.865 Milliards de Dinars en 2015, il est passé à 4.058 milliards de dinars en 2016. Selon une récente note de la Banque centrale de Tunisie (BCT), les dépenses hors principal de la dette se sont accélérées à un rythme plus élevé que celui des recettes propres. La progression des dépenses de rémunération étant à +16,8%, les dépenses de fonctionnement ont augmenté, à leur tour, de 9,7%. Augmentées de 0,5%, la croissance des recettes fiscales restent insignifiante et deçà des prévisions de la loi de finances pour 2016 (+11,4%).