L’Etat est depuis 6 ans, le seul investisseur en Tunisie, selon le ministre des Finances par intérim.
« La balance des paiements courants a enregistré, au cours des cinq premiers mois 2017, un déficit de 4,922 milliards de dinars (MD), soit 5,1% du PIB contre 3,782 MD et 4,2% au cours de la même période de l’année écoulée », c’est ce que révèle une étude sur « l’évolution du déficit courant », publiée au mois de juin 2017, par la Banque Centrale de Tunisie.
La BCT a expliqué le déficit de la balance courante par l’aggravation du déficit commercial, au cours des cinq premiers mois 2017, de 1,352 MD pour se situer à 6,488 MD, en raison de la progression des importations de 17, 9% alors que les exportations n’ont augmenté que de 14,2%. La couverture des exportations par les importations a régressé de 2,2 %, pour atteindre 67,3%.
Le déficit commercial sous le régime général a augmenté de 1,905 MD pour dépasser les 10,2 milliards de dinars en raison de l’augmentation des importations (+18,5%) à un rythme plus soutenu que les exportations (+6,8%).
Par ailleurs, au niveau des paiements extérieurs, l’étude a noté un rétablissement de la balance des services avec un excédent de 20 MD contre un déficit de 148 MD, au cours des cinq premiers mois de 2016, suite à l’amélioration relevée au niveau des secteurs du tourisme et du transport.
A contrario, l’excédent de la balance des revenus de facteurs et transferts courants a régressé, au cours des cinq premiers mois 2017, de 121 MD pour atteindre 455 MD. Cette baisse résulte de l’accroissement des dépenses au titre des revenus du capital de 11,1%, pour atteindre 1,271 MD, à la suite à la hausse des dépenses au titre des transferts de l’investissement étranger de 8,9%, à hauteur de 745 MD.
En outre, les dépenses ont évolué au titre des intérêts de la dette de moyen et long termes de 9,5% pour atteindre 456 MD. Les revenus de travail ont progressé pour leur part de 4,4% pour atteindre 1,479 MD.
De son côté, le déficit de la balance énergétique s’est aggravé de 285 MD, pour atteindre 1,5 milliard de dinars de janvier à mai 2017.
Devant l’ARP, le ministre des Finances par intérim, Fadhel Abdelkefi avait déclaré, jeudi, que « le taux d’endettement a atteint 75% et les crédits octroyés à la Tunisie servent non seulement à payer les salaires mais aussi à financer les dépenses de gestion, puisque l’Etat est depuis 6 ans, le seul investisseur en Tunisie ».