Dans le nouveau gouvernement tunisien, les ministères clés de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur ont été confiés à des personnalités indépendantes.
Le Chef du gouvernement tunisien Habib Essid a amendé aujourd’hui la composition initiale de son équipe en y intégrant, entre autres, des ministres d’Ennhdha, d’Afak Tounes, de l’Union patriotique libre, des indépendants, outre bien sûr, des représentants du parti de l’actuel président Béji Caïd Essebsi, Nidae Tounes.
Les ministères-clés de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur ont été confiés à des personnalités indépendantes. Le secrétaire général de Nidae Tounès, Tayeb Baccouche, a été nommé chef de la diplomatie tunisienne. L’actuel exécutif compte 27 ministres et 14 secrétaires d’Etat.
En dépit du refus répétitif de la base du parti vainqueur des législatives et des présidentielles, Nidae Tounes, de contracter la moindre alliance avec Ennahdha, Habib Essid a introduit bel et bien dans son cabinet un ministre d’Ennahdha. Il s’agit de Ziad Laadar, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ainsi que trois secrétaires d’Etat issus de ce parti islamiste.
L’équipe formée le 23 janvier dernier n’aura pas tenu plus de dix jours car elle n’était représentative de l’ensemble des acteurs politiques, a déclaré à Maghreb Emergent, Ridha Tllili, professeur de l’histoire de la pensée politique à l’université de Tunis et consultant tunisien à l’UNESCO. Et d’ajouter : « Pour qu’un gouvernement soit légitime, il faudrait qu’il inclue des personnalités des partis politiques ayant obtenu le plus grand nombre de voix exprimées lors des scrutins législatif et présidentiel, ainsi que des compétences nationales, des personnalités indépendantes et celles de la société civile ; or, ce n’était pas le cas lors du premier gouvernement qui a suscité beaucoup de mécontentements. »
Il est attendu que l’équipe Essid remaniée obtienne ce mercredi l’approbation du Parlement. Le Front Populaire, troisième force politique du pays, a annoncé aujourd’hui qu’il ne lui accordera pas sa confiance. Idem pour le Courant démocratique et le Congrès pour la République, qui ont pris la même position aussitôt sa composition connue.
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