Une commission d’enquête parlementaire a confirmé, vendredi, les suspicions de conflits d’intérêts à l’encontre de l’actuel chef du gouvernement chargé des affaires courantes, Elyes Fakhfakh.
Lors d’une conférence de presse, cette commission, mise en place pour enquêter sur ces soupçons, a présenté les principaux résultats de son enquête ainsi que les recommandations phares après avoir terminé ses travaux.
Le président de ladite commission, Iadh Elloumi, a déclaré que la question « ne se limite plus au conflit d’intérêts mais concerne plutôt des soupçons de corruption et d’abus de pouvoir pour des intérêts et avantages personnels ».
D’après lui, « les investigations ont prouvé la formation d’un réseau d’entreprises à activités suspectes, notamment au niveau des transactions financières du capital, en violation de la constitution et des dispositions régissant la loi sur les conflits d’intérêts pour les marchés publics ».
M. Elloumi a ajouté que la commission parlementaire avait recommandé, dans ce sens, la soumission de ce dossier en justice dans les meilleurs délais et de « prendre les mesures préventives nécessaires, telles que les interdictions de voyager, la confiscation de biens et l’annulation des accords suspects, étant donné qu’il existe des cas d’exploitation d’agences étatiques et des soupçons de corruption remontant à l’année 2014 ».
En réaction, le chef du gouvernement démissionnaire (chargé des affaires courantes jusqu’à instauration d’un nouveau cabinet), a exprimé sa surprise de ne pas avoir été invité, lui ou son représentant devant ladite commission afin de pouvoir exposer sa propre version.
Dans un communiqué de la présidence du gouvernement, reçu par Xinhua, M. Fakhfakh a assuré qu’un tel comportement « est contraire aux standards d’une enquête d’investigation parlementaire et loin d’une volonté sereine de rechercher la vérité ».
M. Fakhfak a qualifié la commission parlementaire d’organe « politisé » depuis sa formation: « elle (commission) a été établie avec un esprit de vengeance (…) son objectif n’était point de rechercher la vérité, mais plutôt la commercialisation d’une condamnation préfabriquée pour manipuler les faits et influencer le processus judiciaire ».
Dans sa déclaration, M. Fakhfakh a appelé toutes les parties à « respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire et à ne pas l’influencer de manière ambiguë et d’épargner les institutions étatiques des conflits et calculs partisans ».