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Tunisie : Une enveloppe de 200 millions de dinars, mobilisée pour renforcer l’infrastructure technologique du pays

Par Maghreb Émergent
avril 2, 2018
Tunisie : Une enveloppe de 200 millions de dinars, mobilisée pour renforcer l’infrastructure technologique du pays

 

Le secteur du commerce électronique a enregistré une forte croissance à l’échelle mondiale de plus de 10% durant les 5 dernières années.

 

La Tunisie a mobilisé, depuis le mois d’août 2016, une enveloppe de l’ordre de 200 millions de dinars (MDT) pour renforcer l’infrastructure technologique du pays, ce qui permettra d’améliorer le climat d’affaires pour les jeunes start-ups et les sociétés opérant dans le secteur des TIC implantées dans les quatre coins de la République. C’est ce qu’a indiqué Habib Debbabi, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, qui intervenait, dimanche 1er avril, lors d’un séminaire sur le thème “Partenariat, support de l’innovation et de la promotion des TIC”, organisé dans le cadre des réunions annuelles de la Banque Islamique de Développement. 

Dabbabi a souligné que la Tunisie tient à tirer profit de ce nouveau challenge technologique afin de parvenir à réussir sa relance économique, et ce, à travers la mobilisation de tous les moyens nécessaires. 

Dans ce cadre, il a fait savoir que notre pays a élaboré un projet de loi “Start up Act” qui fait partie d’une stratégie nationale volontariste “Start up Tunisia” visant à faire de la Tunisie une Start up-Nation, lequel projet de loi sera soumis lundi 2 avril au vote à l’Assemblée des représentants du peuple. 

“Parallèlement, nous avons mené les réflexions pour l’élaboration du code numérique, dont le premier draft sera présenté à la fin de cette semaine aux différentes parties prenantes y compris la société civile”, a-t-il noté, ajoutant que ce code sera prêt avant la fin de cette année. 

Une troisième composante est essentielle pour réussir ce passage vers l’économie numérique, selon le secrétaire d’Etat, à savoir l’encadrement et l’accompagnement des jeunes talents, à même de les aider à monter et à réussir leurs projets ainsi qu’à assurer leur pérennité.

Dabbabi a évoqué, également, l’impératif de l’implication du secteur financier dans cette approche et de convaincre les responsables du secteur, à soutenir les porteurs d’idées en leur assurant les moyens financiers nécessaires pour le lancement de leurs projets, réitérant que ce genre d’investissement est aujourd’hui, à forte rentabilité.

Dans ce même cadre, Hédi Zaher, directeur général de “Datavora”, start-up tunisienne spécialisée en Big Data du commerce électronique, a cité l’exemple du secteur du commerce électronique, qui a enregistré une forte croissance à l’échelle mondiale de plus de 10% durant les 5 dernières années, et représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 2.700 milliards de dinars.

“L’innovation est un facteur qui favorise l’égalité des chances pour les pays les plus développés et ceux les moins développés, surtout que cette activité nécessite des investissements beaucoup moins importants que d’autres secteurs comme l’industrie ou le tourisme, et dont les bénéfices sont plus grands”, a affirmé le responsable.

Partageant le même point de vue, Elyes Jeribi, directeur général du site de commerce électronique “Jumia”, estime que les pays africains et arabes, dont la Tunisie, “ont une opportunité historique de réduire le gap et les inégalités par rapport aux pays développés, en s’investissant à fond dans l’innovation et les nouveaux secteurs promoteurs et à forte valeur ajoutée”.

Il a, ainsi, fait savoir que le Kenya, est le premier pays à l’échelle mondiale en termes de paiement via GSM, une activité qui assure environ 80% du PIB de ce pays africain.

Mouna Hamdan, experte à la SFI (Société financière internationale – Groupe de la Banque mondiale), a appelé à l’impératif de bien se préparer, pour réussir cette transition numérique, à travers l’encadrement des jeunes startuppeurs, l’investissement dans la recherche et l’innovation et la préparation des ressources humaines, en s’orientant de plus en plus vers les formations et les cursus d’enseignement portant sur les métiers de demain.

Selon elle, “50% des emplois disponibles aujourd’hui vont disparaître dans les 20 prochaines années, puisqu’on s’orientera davantage vers l’intelligence artificielle, ce qui impose obligatoirement de revoir nos systèmes d’enseignement”.

 

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