Les efforts du Maroc pour son retour à l’Union africaine ont été contrariés par la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a renouvelé son soutien à la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), à l’ouverture du 27e sommet de l’UA dimanche à Kigali.
« L’Union africaine est de tout cœur avec vous dans votre lutte d’émancipation », a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma, après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire du défunt dirigeant de la RASD Mohamed Abdelaziz (17 août 1947-31 mai 2016).
Cette déclaration est faite au moment où le Maroc veut réintégrer l’Union africaine qu’il avait quitté il y a 32 ans en protestation contre l’admission du Sahara occidental par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA, qui a précédé l’UA).
Dans un message adressé au 27e sommet de l’UA, le Roi Mohammed VI du Maroc a souligné que « le Maroc, qui a quitté l’OUA n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières ».
Selon des diplomates rencontrés à Kigali, le Maroc mène depuis deux ans une discrète « offensive diplomatique » pour retrouver sa place au sein de la « famille africaine ».
Ces derniers jours, rappellent-ils, le ministre des Affaires étrangères marocain s’est montré très actif auprès de différents pays africains en rencontrant plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement pour soutenir son retour.
Et selon les mêmes sources diplomatiques, trois importantes délégations, comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et conseiller du roi Mohammed VI, étaient dans la capitale rwandaise en marge 27e sommet des chefs d’Etats.
« La déclaration de Mme Zuma est très audacieuse, ils sont nombreux les dirigeants africains qui souhaitent le retour du Maroc. Cela ne se fera pas pendant ce sommet ni certainement pendant le prochain, mais c’est prévisible plus tôt que certains le croient », souligne un diplomate d’un pays de l’Afrique occidentale qui a requis l’anonymat.
Il a ajouté que de nombreux « pays africains amis du Maroc » ne ménagent plus leurs efforts diplomatiques pour le retour de Rabat à l’UA.
Ces dernières années, le Maroc a fait une percée considérable en Afrique sub-saharienne en nouant des partenariats économiques dans différents domaines avec de nombreux Etats, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Dans le message adressé au sommet le Roi du Maroc rappelle que son pays est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et deuxième investisseur du continent.
Selon des sources diplomatiques ouest-africaines, sur les 54 pays que compte l’UA, 13 seulement soutiendraient encore le Sahara occidental. Et il y a moins d’une semaine, la Zambie a même retiré reconnaissance à la RASD.
Le Maroc a déjà un statut d’observateur auprès de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, selon le Roi Mohamed VI, « aspire à un partenariat prometteur » avec la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC).