Un cadre du ministère de l’Intérieur a été suspendu pour avoir appelé ses collègues à rejoindre le Hirak.
Mourad Amiri, technicien principal à la direction générale des télécommunications, dépendant du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, a été suspendu en raison de ses positions politiques favorables ou soulèvement populaire en Algérie. Pire encore l’actuel ministre de l’Intérieur Salah-Eddine Dahmoune a déposé plainte contre lui pour insulte, injure et atteinte à corps constitué.
Contacté par Maghreb Emergent, cet assistant technique spécialisé en transmission et ancien chef de protocole d’un ministre délégué a fait un appel le 18 mars dernier pour inviter ces collègues au ministère à rejoindre le soulèvement populaire. Jeudi 21 mars une quinzaine de fonctionnaires ont répondu et ont organisé un sit-in à Alger-centre.
Une action de protestation qui n’a pas plu aux autorités à leur tête le ministre de l’Intérieur. « Les sanctions ont commencé alors à s’exercer sur les fonctionnaires rebelles, des intimidations et des retenus sur salaire « , a raconté Mourad Amiri.
D’autre part, M. Amiri n’a pas fermé les yeux sur les pressions que subissaient ses collègues et a commencé à dénoncer les pratiques des responsables sur son compte Facebook. Il a publié des postes qui ont été utilisés contre lui par le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a déposé plainte contre Mourad Amiri à Bejaia au service de la cybercriminalité à Bab Zouar.
Le 07 juillet passé la première séance du procès a eu lieu au tribunal de Sidi M’hamed à Alger mais l’affaire a été reportée au 22 septembre 2019. « En plus de cette plainte, le ministre a déposé plainte contre moi à Sidi Aiche dans la wilaya de Bejaia, alors que je ne suis pas résidant là bas. Je suis originaire de Bejaia mais j’habite Alger. Je considère que ces pratiques sont du pur harcèlement », a signalé Amiri.
Après 17 ans d’expérience, ce cadre du ministère de l’Intérieur a reçu une notification de suspension la semaine passée. « Je ne vois pas pourquoi on me suspend. J’ai été suspendu alors que la plainte a été déposée contre moi en tant que de citoyen et non en tant que fonctionnaire », a regretté Mourad Amiri. « J’ignore ce qui est écrit sur la correspondance liée à ma suspension. Mes avocats vont récupérer le dossier pour connaitre le motif de cette décision », a-t-il ajouté.
« Je faisais mon travail correctement et j’ai confiance en la justice algérienne. La justice que le peuple a libéré en attendant en attendant qu’elle soit encore plus autonome et qu’elle ne réponde plus aux injonction. Sinon, je vais continuer à militer avec le peuple maintenant plus qu’avant» a-t-il conclu.
Nous avons tenté de contacter le ministère l’Intérieur et des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, pour avoir sa version des faits mais aucune réponse ne nous a été donnée.