Un conflit social éclate au sein d'une filiale de Cevital à Sétif - Maghreb Emergent

Un conflit social éclate au sein d’une filiale de Cevital à Sétif

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Des dizaines de travailleurs de l’entreprise Brandt, filiale de Cevital, ont observé mardi matin, un arrêt un travail à l’unité Samha à Sétif pour exiger la satisfaction de leurs revendications, a-t-on appris d’une source proche des travailleurs.

Les protestataires ont refusé de rejoindre leurs postes du travail avant de tenir un sit-in à l’intérieur de l’unité. Ils revendiquent, selon notre source, le renforcement des mesures de protection sanitaires, la hausse des salaires, l’amélioration des conditions du travail et enfin le respect de droit d’avoir une représentation syndicale.

Les protestataires affirment que pas moins de 50 travailleurs de Brandt de Sétif auraient été testés positifs à la COVID-19. Un chiffre, s’il s’avère juste, témoignant de l’insuffisance des mesures de protection des employés prises jusqu’au là par la direction de l’entreprise, accusent les contestataires.

Contacté par nos soins, un membre de la direction du Cevital qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat a rejeté en bloc ces accusations. ‘’Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une grève, mais d’un arrêt illégal du travail. Les protestataires dont le nombre ne dépasse pas 50 sur plus de 3000 que compte Brands Sétif ont refusé de rejoindre leurs postes du travail sans une raison valable’’, a-t-il réagi. Il ajoute : ‘’Ils n’ont pas respecté les procédures légales relative au déclenchement d’une grève’’.

Selon lui, les protestataires n’ont pas déposé un préavis de grève comme dispose la loi. Autrement dit, ils ont agi en violation de la législation en vigueur.

En ce qui concerne les mesures de protection, il dira que la direction du groupe Cevital a pris toutes les mesures de protection qu’il faut. ‘’Le groupe a fait des testes PCR et sérologiques à tous ses employés. Nos équipes travaillent dans toutes les filiales du groupe pour s’assurer du respect des mesures de précaution’’, a-t-il dit. Il enchaîne : ‘’Les cas de  contaminations signalés parmi les collaborateurs de l’usine Samha ne veulent nullement dire que nos mesures de précautions sont défaillantes’’.

Selon la même source, il est ‘’impossible’’ de savoir si les travailleurs contaminés ont contracté le virus pendant les heures du travail. ‘’La wilaya de Sétif est devenue un foyer de contamination. Du coup, nos travailleurs sont exposés au risque après les heures du travail’’, affirme-t-il, en poursuivant : ‘’Nous ne sommes pas responsables du comportement de nos collaborateurs après les heures de travail’’.

S’agissant de l’augmentation des salaires, le cadre de Cevital estime ‘’ déraisonnable’’ d’évoquer cette question en pleine crise. ‘’Nos salaires sont de 20 à 30% plus élevés que la moyenne pratiquée dans le secteur de l’industrie de l’électroménager. ‘’ Le moment est inopportun pour soulever une telle question’’, estime-t-il dit avant de rappeler qu’en dépit de la conjoncture économique difficile que vit le pays, le groupe Cevital continue de verser les salaires à ses employés dans les délais. ”Il y’a lieu de rappeler que le groupe Cevital n’a pas abandonné ses employés pendant les moments de crise”, a-t-il dit. ”Les travailleurs de Samha ont touché 16 mois de salaires sans travailler. La décision a été prise après l’incendie qui a ravagé l’unité et le blocage des équipements de l’entreprise par les Douanes”, ajoute-t-il.

Pour ce qui est de la création d’une section syndicale à Brandt, notre contact nie catégoriquement que la direction du groupe ait refusé à ses collaborateurs de s’organiser en syndicat. ‘’La direction de Cevital ne s’est pas opposé à la création des syndicats par ses employés. Nous n’allons pas s’opposer à une initiative dans ce sens qui respecte les procédures légales’’, a-t-il affirmé avant de préciser que les travailleurs de Brandt ont un comité de participation qui les représente auprès de la direction. ”Les travailleurs ont choisi pour de ne pas adhérer à un syndicat”, a-t-il noté.

A une question sur la réponse à donner à ce mouvement de protestation, notre interlocuteur dira que la justice a été saisie. ‘’C’est à elle de trancher maintenant’’, a-t-il révélé.

Enfin, il soutiendra que Cevital est parmi les rares entreprises qui continuent à créer de l’emploi en pleine crise sanitaire.

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